Du nouveau sur la jeune saoudienne ayant fui son pays

Rahaf Mohammed al-Qunun, au centre.

Rahaf Mohammed al-Qunun, au centre. . DR

L'examen de la demande d'asile d'une jeune saoudienne qui se dit menacée dans son pays, et que la Thaïlande a renoncé à expulser face à la mobilisation des réseaux sociaux, devrait prendre "plusieurs jours", a averti ce mardi le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR).

Le 08/01/2019 à 10h33

"Étudier son cas et déterminer les prochaines étapes pourrait prendre plusieurs jours", a indiqué dans un communiqué Giuseppe de Vicentiis, représentant du HCR en Thaïlande. "Nous sommes très reconnaissants envers les autorités thaïlandaises, qui ne l'ont pas renvoyé dans son pays contre son gré", a-t-il ajouté.

En vacances au Koweït avec sa famille, Rahaf Mohammed al-Qunun, 18 ans, a fugué et atterri ce week-end à l'aéroport de Bangkok. Elle envisageait de rallier l'Australie dans la foulée, où elle comptait déposer une demande d'asile.

Arrêtée dès son entrée sur le territoire thaïlandais, elle a assuré s'être vu confisquer son passeport par des responsables saoudiens et koweïtiens, ce que l'Aambassade d'Arabie saoudite a démenti.

Les autorités thaïlandaises voulaient la renvoyer dans son pays hier matin. lundi 7 janvier 2019, Rahaf Mohammed al-Qunun s'est alors barricadée dans sa chambre d'hôtel de l'aéroport d'où elle a posté des messages et des vidéos désespérés sur Twitter, se disant menacée de mort par sa famille si elle rentrait en Arabie saoudite.

Cette affaire a pris une dimension particulière après le meurtre en octobre du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien en Turquie.

Rapidement, une pétition contre l'expulsion de la jeune femme est apparue sur Internet. Face à la forte pression internationale et à celle des réseaux sociaux, la Thaïlande a finalement décidé de ne pas l'expulser, autorisant le HCR à prendre en charge son cas.

Selon le principe international du non-refoulement, les demandeurs d'asile ne peuvent être renvoyés dans leur pays d'origine si leur vie est menacée.

Mais la Thaïlande n'est pas signataire d'une convention des Nations Unies sur les réfugiés et les demandeurs d'asile sont généralement expulsés ou attendent des années avant d'être éventuellement envoyés dans des pays tiers.

La jeune femme a affirmé sur son compte Twitter, qui rassemble désormais plus de 80.000 abonnés, que son père, un responsable provincial en Arabie saoudite, était arrivé à Bangkok, mais l'AFP n'a pas été en mesure de confirmer cette information à ce stade.

Le 08/01/2019 à 10h33