Le processus de «débouteflikisation» a commencé dès l’annonce de la «démission» d’Abdelaziz Bouteflika, mardi 2 avril, et se poursuit ce mercredi en Algérie. Dans les rues, ou dans les administrations, les portraits du «dictateur» sont décrochés à tour de bras par des Algériens empressés de se débarrasser, comme d’une guigne, d’un autocrate mégalo, accusé d’avoir mené dans le mur un pays pourtant riche en ressources fossiles, où la corruption et la gabegie sont devenus quasi-«institutionnelles», où les voix opposées ont été muselées, à la faveur des copains et des coquins de la famille Bouteflika.
L’on comprend parfaitement pourquoi les frères algériens veulent vite nettoyer leur pays de toute trace du «timonier» d’Alger, accusé d’avoir dilapidé pas moins de 1000 milliards de dollars durant ses vingt ans de règne.
Bouteflika a laissé derrière lui un Etat en déliquescence absolue, une économie défaillante, dépendante à hauteur de 98% des hydrocarbures, et en rade, une jeunesse sans emploi ni perspective (taux de chômage avoisinant les 14%)…
Bilan désastreux de vingt ans d’absolutisme, dont les séquelles ne disparaîtront toutefois pas avec le décrochage des portraits du dictateur. En forçant ce dernier à partir, le peuple algérien frère n’a remporté qu’une victoire partielle. Bien d’autres batailles se profilent pour chasser tous les suppôts du régime mafieux, dont les tristement célèbres trois «B»: Noureddine Bedoui (premier ministre du gouvernement de transition), Abdelkader Bensalah (président de la chambre basse, appelé à assurer la transition de 90 jours à la tête de l’Etat algérien) et Tayeb Belaziz (président du Conseil constitutionnel).
Rien que ça?
Il apparaît à l’évidence que la mère des batailles qui reste à mener, est celle contre la mafia des généraux, à leur tête le Général de corps d’armée, Gaïd Salah, vice-ministre de la défense et chef d’état-major de l’ANP. Il ne faut surtout pas oublier que ce général quatre étoiles, homme de paille du désormais ex-président Bouteflika, avait «brillé» par ses menaces contre le peuple algérien, dès que ce dernier a entrepris ses marches anti-système millionièmes, un certain 22 février 2019. Et que ce n’est qu’après s’être convaincu de la détermination de ce brave peuple à chasser le régime en place, que le général a rétropédalé pour se revendiquer «fils du peuple», celui-là même qu’il menaçait et dont il pillait les richesses à coups de rétro-commissions sur les achats d’armes.
La délivrance du peuple algérien frère passe aussi et surtout par la mise à mort de cette mafia de généraux, qui sont les premiers comptables de la ruine de l'Algérie.