Boycott annoncé de la présidentielle: le plan (caché) de Gaïd Salah pour faire accepter le «scrutin» à l’international

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Le Général Gaïd Salah a trouvé la parade pour contourner le boycott populaire de (son) élection présidentielle annoncée pour le 12 décembre 2019. Décryptage.

Le 04/10/2019 à 12h36

Le Général Ahmed Gaïd Salah peut-il se passer du vote de son peuple pour décrocher une approbation internationale pour (son) élection présidentielle, prévue le 12 décembre 2019? On peut désormais avancer que le pari du chef d’état-major, aussi fou soit-il, est en passe d’être relevé. Le Général 4 Étoiles a (dans sa housse) assez de ressources pour recueillir le taux de participation de 25% requis à l'international pour faire avaler sa couleuvre.

Parlons chiffres. Le corps électoral en Algérie compte plus de 24 millions de citoyens, y compris et surtout, dans les rangs de l’armée, la gendarmerie, la police, les pompiers, les agents auxiliaires, ainsi que les responsables des administrations, les militants et les électeurs de l’ex-parti unique, le Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND), en plus des soi-disant «organisations de masse» que ces deux partis charrient dans leur courant, en l’occurrence les officines syndicales, associatives, entre autres nombreuses bulles asservies au régime vert-kaki.

Cette "base" électorale constitue (excusez du peu!) pas moins de 7 millions, et donc assez pour atteindre le seuil de participation de 25% exigé internationalement pour reconnaître la «légitimité» d’une élection. 

Il n’est donc pas exclu que le nouveau «président», qui sortira des casernes de l’ANP ou des états-majors des partis et des syndicats à la botte de Gaïd Salah, soit reconnu par l’ONU, l’Union européenne, entre autres regroupements régionaux. Une formule rodée et érodée par tant d’années de pseudo-élections présidentielles, où la volonté du peuple algérien a toujours été détournée au profit de l’oligarchie militaire, laquelle faisait et défaisait les présidents selon ses humeurs et surtout ses intérêts. 

On comprend ainsi mieux pourquoi l’actuel homme fort de l’Algérie, Ahmed Gaïd Salah, veut à tout prix maintenir la date de la prochaine présidentielle à la date du 12 décembre 2019. On comprend aussi mieux pourquoi il continue de défier son peuple, nonobstant l'opposition de ce dernier à cette présidentielle, qu’il conditionne au départ de tous les résidus du régime vert-kaki, à leur tête l’inamovible chef d’état-major (depuis 2002) et vice-ministre de la Défense (depuis 2013), Ahmed Gaïd Salah. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 04/10/2019 à 12h36