La visite du président iranien, Hassan Rohani, en Algérie a été reportée, rapporte l'agence de presse algérienne (APS). C'est le deuxième report en moins d'un mois annoncé par APS, après celui de la chancelière allemande qui était prévu le 20 février dernier mais a été annulé pour "indisponibilité temporaire" du président algérien Abdelaziz Bouteflika, donné souffrant d'une "bronchite aiguë".
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Pourtant, l'agence de presse algérienne a annoncé ces derniers jours que la visite du président iranien, Hassan Rohani, devait marquer, "après "une interruption de qurelques jours", la reprise par le chef de l'Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, de ses activités officielles.
La façon dont l'agence officielle algérienne (APS) a annoncée cette annulation en dit long sur la gêne ressentie à Alger. La dépêche qui annonce cette annulation est intitulée "Trois pays au programme d'une tournée africaine prochaine du président iranien". Le lead, supposé dans le jargon des agenciers constituer l'information la plus importante, informe sur ceci: «Le président iranien, Hassan Rohani, effectuera prochainement une tournée en Afrique dont la date n'a pas été encore fixée, a annoncé lundi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Kassemi, précisant que trois pays figurent au programme de cette tournée.» Plus loin, on apprend que les trois pays concernés par la visite de Rohani sont l’Algérie, l’Afrique du Sud et l’Ouganda. C’est tout à la fin de la dépêche que l’on apprend que «La tournée initialement prévue avant le 21 mars aura lieu à une date ultérieure».
Il faut un décryptage pour comprendre que la visite de Rohani prévue en Algérie a été annulée. Le tarabiscotage de l’APS est une perle du genre. Les précautions rhétoriques pour noyer l’information sont admirables. Il convient de saluer les efforts des rédacteurs de cette dépêche qui ont voulu éviter le coup de tonnerre produit par l’annulation d’Angela Merkel. Mais c’est peine perdue, car cette annulation relance plus que jamais les spéculations sur l’état de santé d’Abdelaziz Boutifka et la vacance du pouvoir à Alger.
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Ce deuxième report en moins d'un mois remet à l'ordre du jour en effet les inquiétudes quant à l'état de santé du président Bouteflika, dont les apparitions publiques sont très rares depuis son AVC (accident vaculaire cérébral) en 2013. Il vient aussi remettre sur le tapis la question sut la capacité de Bouteflika à gouverner son pays, cloué dans sa chaise roulante apès avoir perdu toute capacité de mobilité et d'élocution.
Ce deuxième report dément aussi les fausses "assurances" données "au plus haut niveau" par l'establishment algérien, dont la dernière a été celle du chef du Front de libération nationale (FLN, au pouvoir depuis l'indépendance de l'Algérie acquise en 1962), en l'occurence Jamal Ould Abbas. Ce dernier a poussé l'exagération, à l'occasion d'un récent meeting préélectoral (législatives de mai 2017), jusqu'à prétendre que Bouteflika pourrait rempiler pour un 5ème mandat en tant que président!
Désormais, tous les regards sont portés sur le mercredi 8 mars, date à laquelle les médias officiels algériens ont annoncé que Bouteflika recevra le ministre espagnol des affaires étrangères. On ose à peine imaginer les souffrances que vont endurer les rédacteurs de l’APS en cas de «report».