Un nouveau scandale vient remettre au devant de la scène l’affairisme des généraux algériens et leurs fils. Après "les bonnes affaires" des enfants du général Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée algérienne, et dont la plus récente est la création à Annaba d'une société familiale nommée Ezahra, qui exploitera un centre commercial, voilà qu'un autre général, Khaled Nezzar qu'on ne présente plus, défraie la chronique judiciaire. "L'entreprise américaine Wizara LLC, connue précédemment sous le nom de Chass LCC, poursuit le général Khaled Nezzar et ses enfants. Elle réclame la somme de 8 230 885,92 de dollars en factures impayées", dévoile le site d'information "Tout sur l'Algérie" qui affirme avoir consulté les documents de Cour américaine en charge de cette affaire aux relents de scandale.
"Wizara LLC dont le siège social est basé dans l’État de New York est spécialisée dans le déploiement de solution d’internet sans fil. Elle a déposé plainte contre le fournisseur de service internet SLC (Smart Link Communication) propriété du général Nezzar et de ses enfants", révèle encore "TSA". "La plainte, déposée en mars 2016 en Cour suprême, a mis un an pour être signifiée aux Nezzar. Ces derniers, par le biais de leur avocate américaine, devraient être entendus le 20 juin prochain", indique-t-il.
Pour précision, Wizara LLc est la propriété de l’algéro-américain Mouloud Meghezzi qui est aussi enseignant à l’université de Syracuse (NY). Il a participé au lancement du premier réseau Wimax de SLC en Algérie en 2005. Son nom figurait sur le registre de commerce de la SPA SLC comme membre du conseil d’administration avant d’être éjecté de l’entreprise.
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Quant aux sommes réclamées par Wizara LLC, elles représenteraient les services fournis entre 2003 et 2006 (6 965 000, 00) en plus des équipements (1 702 980.00).
"Dans une correspondance datant de 2009 adressée à Mouloud Meghezzi, le PDG de SLC, Lotfi Nezzar, se plaignait du refus des banques de lui accorder des lignes de crédit et demandait un délai pour s’acquitter de ses factures", relate "TSA". Et d'ajouter: "En 2013, Lotfi Nezzar adresse une promesse de paiement qui devait prendre fin en 2015. Mais finalement, SLC n’a pu payer que 437 094,08 dollars. Deux ans après, en 2017, SLC se retrouve devant la justice américaine".
A l'opposé des fils du général Nezzar, ceux de son successeur Gaïd Salah ont fait leurs affaires surtout dans l'agroalimentaire. Boumediène Ahmed Gaïd, 38 ans, est actionnaire de huit entreprises. En plus, il possède notamment la laiterie-fromagerie Soprod, la société AGB Yagout, active dans le stockage de céréale et la production de pâtes et de semoule, mais aussi la firme d'embouteillage d'eau de source Aquaminéral, établie dans la wilaya d'El Tarf.
Bien d'autres fils de généraux font parler d'eux à travers des affaires similiaires mais aussi à travers leurs frasques, notamment Wassim Mediene, fils de l'ancien tout puissant patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), alias "Tewfik". Ce dernier s'est tristement illustré par ses soirées trop arrosées au luxueux Club des Pins à Alger, et surtout dans les discothèques VIP en Europe. Un train de vie qui jure cruellement avec celui de la majorité des jeunes algériens (25% de chômage), réduits à raser les murs en attendant des lendemains meilleurs... qui n'arriveront peut-être jamais!