On en sait un peu plus sur le plan ourdi par Ahmed Gaid Salah, chef d’état-major de l’Armée algérienne, pour freiner l’élan des manifestations anti-système et, du coup, s’assurer la pérennité de la vieille garde au pouvoir depuis l’indépendance de l’Algérie, en 1962. A la faveur de ce sombre agenda, le Général, qui a été la principale cible des slogans arborés, lors du 13ème vendredi de manifestations, hier 17 mai, une «armée» de barbouzes (sécurité militaire) s’évertuent à noyauter les foules par «des manifestants» instrumentalisés lors des actions observées dans la capitale Alger.
Premier acte de ce plan diabolique, et il n’est pas des moindres: l’opération d’ «occupation» de la place de la Grande Poste à Alger, lieu symbolique du «Hirak» algérien, par des groupes totalement acquis au Général Gaïd Salah, dont les membres de «l’association des invalides de l’armée de libération nationale» et des militants du «Front de libération nationale» (FLN), mobilisés par certains députés à la solde des services, tout en mettant à leur disposition une liste de slogans à scander et des banderoles et photos à arborer.
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Pour ne pas éveiller les soupçons sur ce stratagème ni sur la partie qui en est à l’origine, soit une armée transformée par Gaid Salah en "ferme privée" au service des copins et des coquins!, «les services de la sécurité militaire veillent à ce que leurs supports n’attirent pas trop l’attention, en privilégiant, entre autres, des thèmes à relent patriotique (hymne national notamment) et d’autres slogans hostiles à la France», explique un observateur.
Quand le régime tente de reprendre la place de la Grande Poste aux mains des manifestants…Le nervis du régime ont tout essayé ou presque, pour empêcher le rassemblement des manifestants hier vendredi sur la mythique place de la Grande Poste, devenue depuis le 22 février un haut-lieu du «hirak» anti-système. «Des fourgons des forces anti-émeute ont été disposés pour empêcher l’accès au parvis de la Grande-Poste, une des places fortes de la contestation populaire. Des CRS, équipés de fusils lance-grenades, s’étaient également déployés autour de l’édifice», constate un quotidien de la place.
Les policiers ont d’abord commencé par interpeller des manifestants, parmi lesquels il y aurait l’avocat Me Salah Dabouz. Malgré cette réaction musclée, des manifestants, déterminés, continuaient à affluer sur la place», remarque-t-il encore, relevant que la police a agi autrement avec les radiés de l’armée et néanmoins partisans de Gaid Salah.
«Les policiers, placés là, plus tôt que d’habitude, s’étaient tranquillement mis à l’écart pour laisser les militaires se déployer sur les escaliers et scander leur slogan pro-Gaïd. Hier, le long face-à-face manifestants-policiers s’est poursuivi une partie de la matinée et le début d’après-midi», note la publication, tout en mettant en garde contre la tentation de la répression qui semble gagner un régime prêt à tout pour se maintenir au pouvoir.
Le communiqué que la wilaya d’Alger s’était empressée de diffuser, hier vendredi, pour justifier l’interdiction de l’accès à la Grande-Poste, confirme que ce régime ne craint plus le ridicule. «Une expertise du CTC à l’appui, les services expliquent que des fissures auraient été constatées sur les escaliers du bâtiment néo-mauresque, en raison du surpoids qu’ils supportent», avait-elle allégué, en guise d’explication à cette tentative d’interdiction qui a finalement été mise en échec par des manifestants conscients et déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications…
«Gaïd Salah, Dégage!»