"Le Président de la République a, après consultation de la majorité parlementaire, nommé M. Abdelmadjid Tebboune, Premier ministre", a indiqué la présidence algérienne, dans un communiqué relayé par l'Agence officielle "APS". "Le chef de l'Etat a également chargé les membres du gouvernement (Sellal) démissionnaire de vaquer aux affaires courantes de leurs secteurs respectifs, en attendant la nomination du gouvernement", a souligné la même source.
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Paraît-il, des critères "rigoureux" auraient présidé à la nomination du ministre de l'Habitat, âgé de 71 ans, à la tête du nouveau gouvernement algérien. Or, circulez, il n'y a rien à voir. A part cette retentissante faillite à tous les étages du secteur du BTP qu'il a réussie. Dernière preuve en date: le tuteur de l'Habitat, un des principaux ordonnateurs des marchés du BTP, a récemment promis de débloquer une bonne partie des créances de l'Etat en faveur des entreprises du secteur, une promesse restée sans suite... du moins jusqu'à la veille de sa nomination en tant que premier ministre.
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Et ce n'est pas tout! Mardi 20 octobre 2015, le tuteur du secteur de l'Habitat a fait parler de lui à travers un autre scandale. "L’équivalent de 800 logements fictifs ont été vendus sur plans sur des sites incognito pour pigeonner un grand nombre de souscripteurs tombés naïvement dans l’arnaque et qui étaient peut-être contraints, malgré eux, de voter pour le candidat du système aux dernières présidentielles", révélait le Soir d'Algérie. "Une arnaque farcie d’une autre arnaque sans que cela fasse réagir ou faire démissionner notre ministre de l’Habitat", déplore le site algérien.
En lieu et place d'une démission, le dénommé Tebboune se voit gratifier par le président Bouteflika d'une prestigieuse nomination à la tête de l'Exécutif algérien. Pas besoin d'être malin pour deviner pourquoi. Le nouveau chef de gouvernement est réputé très servile à "Fakhamatohou" le président Bouteflika, dont il était "l'émissaire spécial, notamment en Syrie et en Iran"!
Mieux encore, M. Tebboune incarnerait mieux la ligne de son excellence le président de la république. Il s'est signalé à notre attention en début janvier quand, pour justifier la flambée de protestations dont la Kabylie a été le théâtre, il a révélé, "bedalil"(cf: preuves à l'appui), "une information ultrasecrète et exclusive", sur les sites d'information étrangers qui tiraient selon lui les ficelles des émeutiers de Tizi Ouzou. "Ils ne sont que cinq: un au Maroc, pro-israélien et sous-traitant d'Israël, deux en France, un en Israël, et un autre en Allemagne", a-t-il lâché, sans peut-être réaliser le ridicule des propos qu'il a débités du haut de son complotisme.
Bonjour la paranoïa, sport favori des apparatchiks algériens! Tebboune incarne à merveille cette ligne délirante, qui fait que tous les maux survenant en Algérie sont attribués à des "mains étrangères", spécialement "celle" du Maroc.