Cette danse très ancienne qui nourrit bien des fantasmes orientalistes depuis le XVIIIe siècle remonte pourtant à une époque reculée. La danse dite orientale était, durant l'antiquité égyptienne, une danse sacrée, probablement pratiquée comme culte à la fertilité.
Le Maroc qui se définit bien souvent par cette danse baptisée danse du ventre en raison de sa sensualité regorge pourtant de danses incroyables dont les significations sont bien loin de celles qu’on attribue à la lascive danse orientale.
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Les danses marocaines ainsi que les chants remontent également à des temps anciens et tenaient lieu de rituels guerriers ou parfois aussi de rites d’adoration aux divinités vénérées par les tribus de ce Maroc antique. Certaines sont d’ailleurs toujours pratiquées dans le monde rural. Reggada, Ahidous, Tskiwine, Ahouach… autant d’exemples de cette tradition ancestrale que l’on danse et que l’on chante encore aujourd’hui à travers le Royaume.
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Les danses marocaines se veulent ésotériques, hypnotiques, pratiquées parfois en position presque immobile avec pour unique vibration la peau du bendir qui fait onduler les corps des hommes et des femmes autour du feu. Ces danses ancestrales se vivent et se ressentent, provoquant de tout autres sensations qu’une attraction physique face à un ventre qui ondule.
Bien loin de ce monde onirique, la danse du ventre s’est répandue d’abord au Moyen-Orient, en Egypte, au Liban, en Turquie avant de gagner le Maroc sous l’occupation ottomane et beaucoup plus tard grâce à l’influence culturelle égyptienne.
Si l’on devait faire un parallèle avec une danse marocaine assez proche de celle-ci, on pourrait citer la «guedra», qui se pratique en milieu très privé. La chanteuse danseuse, assise à même le sol, fait d’abord onduler le haut de son corps avant de se lever et de se dévêtir en partie dans certaines occasions. On trouve d'autres similitudes dans le mouvement du corps pratiqué également dans les danses marocaines: le bas et le haut du corps bougent indépendamment l’un de l’autre, le mouvement en huit imprimé aux hanches.
La parallèle s’arrête là. L’habit même porté par les danseuses du ventre, composé de voiles, de sequins et de hauts dévoilant le nombril, n’a rien de marocain. Sans compter le fait qu’au Maroc, la danse se veut collective. Un groupe de femmes et un groupe d’hommes se font face pour danser ensemble. Ici, pas de danseuse sensuelle pour séduire un parterre d’hommes.