Voici le plan d'urgence de l'ONMT pour relancer le tourisme

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Lors d'une récente réunion à Casablanca, l'ONMT et les opérateurs du secteur ont débattu du plan d'action pour relancer la destination Maroc. Une liste de mesures d'urgence ont été ainsi présentées dont voici les principales en avant-première.

Le 08/09/2016 à 09h24

Lancement de nouvelles lignes aériennes, promotion publicitaire sur les marchés émetteurs et stratégie digitale à 360°, appui sur l’organisation de la COP 22 à Marrakech en novembre pour renforcer la notoriété de la destination Maroc… Ce sont là les principales mesures sur lesquelles veut se baser l’ONMT pour relancer le secteur du tourisme qui est plongé dans une crise sans précédent.

Lors d’une réunion tenue à huis clos le 31 août dernier dans un grand hôtel casablancais, l’Office a en effet rassemblé ses partenaires du secteur privé pour leur présenter son plan de relance pour tenter de remédier à la situation que traverse actuellement le tourisme.

Dans cette liste d’action, l’Office dirigé par Abderrafii Zouiten, se consacre d’abord à l’impact des derniers attentats en Europe sur les principales destinations touristiques mondiales, et particulièrement sur les pays arabes comme le Maroc qui souffre d’une baisse sensible des arrivées surtout en provenance des marchés dits matures: France, Benelux, Allemagne et Royaume-Uni.

Si aucune formule miracle n’a été proposée, l’Office a néanmoins insisté sur la nécessité de renforcer les routes qui relient le royaume aux marchés émetteurs. Ainsi, il a été annoncé le lancement d’une trentaine de nouvelles routes dès la prochaine saison hivernale 2016/2017. Au moins neuf marchés devraient être concernés, à savoir: Allemagne, France, Pays-Bas, Espagne, Suisse, Royaume-Uni, Emirats Arabes Unis, Qatar et Arabie Saoudite. Ces nouvelles routes devraient renforcer le nombre de dessertes sur six villes marocaines à vocation touristique, à savoir Agadir, Marrakech, Oujda, Fez, Tanger et Rabat.

Selon les prévisions présentées aux opérateurs présents lors de la réunion du 31 août, 54 fréquences hebdomadaires générant 213.396 sièges par semaine sont prévues.

Par ailleurs, l’ONMT a déjà lancé fin août un appel à concurrence à l’international auprès de 8 compagnies marocaines et étrangères afin de sélectionner une ou plusieurs compagnies susceptibles de baser un avion au niveau de quatre aéroports nationaux, ceux de Marrakech, Agadir, Fez et Tanger. En plus de la RAM et Air Arabia, l’ONMT a consulté JetairFly, Transavia, Ryanair, Easyjet, Norwegian et Vueling.

Un budget supplémentaire est nécessaireSelon les échos que nous avons eus de cette réunion, l’objectif de l’ONMT à travers cet appel à concurrence est de lancer 28 nouvelles routes au départ de 8 marchés émetteurs que sont le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Espagne, la Pologne, la Hollande, l’Italie ainsi que la Scandinavie. L’ONMT ambitionne également de pouvoir mettre 2 nouveaux avions à Marrakech et Agadir pour aller chercher des touristes en provenance de Tchéquie, Hongrie, Russie, Finlande et Norvège. Cette dernière action devrait néanmoins nécessiter la mobilisation d’un budget supplémentaire d’au moins 230 millions de DH, chose qui n’est pas acquise compte tenu des moyens limités mis à la disposition de l’ONMT.

L’autre axe du plan d’action considéré comme prioritaire est celui du développement de nouvelles lignes pour développer le tourisme religieux et interne. A ce titre, l’ONMT aurait déjà lancé un appel à concurrence auprès des compagnies aériennes marocaines pour la mise en place d’une ligne Dakar–Fès, route importante pour le développement du tourisme religieux au départ du Sénégal en particulier et de l’Afrique en général à destination de Fès. D’ailleurs, des réunions entre compagnies et les autorités locales de Fès avaient déjà eu lieu dans ce cadre il y a quelques mois.

Un autre appel à concurrence a été lancé auprès des compagnies marocaines pour la mise en place de la ligne Marrakech–Fès à bord d’avion à réaction. Cette route est, pour les professionnels, primordiale pour développer le tourisme interne et favoriser les séjours combinés entre Marrakech et Fès aussi bien pour les touristes nationaux qu'étrangers.

Capitaliser sur la COP22Sur un tout autre registre, il n’est un secret pour personne que les yeux du monde seront braqués sur Marrakech et sur le Maroc en novembre prochain à l’occasion de la COP 22. L’ONMT veut capitaliser sur cet événement pour donner plus de visibilité aux destinations touristiques, notamment via l’initiation d’évènements avant, pendant et après la COP 22. Pour l’heure, il est prévu des projections de films promotionnels mettant en valeur l’engagement du Maroc pour le tourisme durable.

Enfin, le plan d’action mis en place prévoit une stratégie digitale à 360°, le renforcement de la présence sur les réseaux sociaux et la mise en place d’une plateforme B to C avec la participation de tous les acteurs nationaux (Agents de Voyages, hôteliers, Riads, loueurs de voitures, golfs, parcs de loisirs).

C’est toute une batterie de nouvelles mesures qui viennent d’être arrêtées pour tenter de sauver le secteur du tourisme de la léthargie dans laquelle il est plongé suite à la détérioration du contexte sécuritaire en Europe et les amalgames qui en ont découlé. Reste maintenant à voir si ces mesures seront appliquées et surtout si elles permettent de relancer le tourisme.

Par Younès Tantaoui
Le 08/09/2016 à 09h24