On vous en parlait il y a quelques jours: de moins en moins de croisiéristes visitent le royaume, alors que ce segment est classé par les pouvoirs publics comme une des niches importantes pour attirer encore plus de touristes vers le royaume.
A titre d’illustration, sur les trois premiers mois de 2017, seuls 66.390 croisiéristes ont transité par les différents ports du royaume, ce qui représente une baisse de 17% comparativement à la même période en 2016. Pire, les chiffres du premier trimestre 2017 ne font que confirmer une tendance observée depuis plusieurs mois déjà. Comment peut-on expliquer cela?
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Selon les professionnels des agences de voyages, le secteur des croisières connaît une véritable dégringolade due à la conjugaison de plusieurs facteurs qui rendent la destination «Maroc» très peu attractive auprès des croisiéristes. Il s’agit, en premier lieu, de la qualité d’accueil au niveau des ports nationaux. Elle est loin de répondre aux standards internationaux. Selon un professionnel de la place, il suffit de citer l’exemple du port de Casablanca où l’accostage des navires de croisière se fait au niveau du terminal réservé aux produits agricoles ou sur des quais destinés au transport de marchandises. On imagine bien la réaction d’un touriste qui se retrouve au milieu de tout cela!
Viennent ensuite les facteurs liés aux démarches des services de l’immigration au niveau des ports ou aux dispositifs sécuritaires en vigueur. Ils rendent les délais de sortie des ports pour les excursions trop longs, sachant que les touristes ne font généralement escale qu'une journée. Perdre quatre ou cinq heures dans des procédures administratives cause d’importants désagréments aux opérateurs, leurs clients renonçant régulièrement aux excursions.
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L’impact de ces facteurs sur les flux de croisiéristes qui transitent par le royaume a été amplifié, selon nos sources, par la décision prise par l'une des plus importantes compagnies de croisière méditerranéenne, à savoir la compagnie italienne Costa Croisières. Avec plus d’une quarantaine d’escales dans des ports marocains en 2016, la compagnie s’apprête à diviser ce nombre par quatre. Notre source parle d’une demande aux pouvoirs publics marocains qui n’aurait pas été acceptée. La compagnie aurait en effet sollicité la présence, au sein des autocars utilisés pour les excursions, de policiers ou de représentants des forces de l’ordre. Le ministère de l’Intérieur aurait refusé, considérant que le contexte sécuritaire actuel dans le royaume ne nécessitait pas une telle mesure.
C’est dire le nombre de facteurs qui pénalisent aujourd’hui l’activité des croisières, menaçant par la même occasion l’avenir de certains ports qui misaient gros sur ce segment, à l’instar de celui de Tanger Ville.