Télécoms: dégroupage, un conflit sans fin entre les opérateurs?

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Revue de presseKiosque360. Maroc Telecom, Orange et Inwi se livrent une bataille acharnée sur ce sujet. Une nouvelle loi, modifiant et complétant celle qui existait, vient d’être publiée au BO. Mais suffira-t-elle à lever l’impasse?

Le 07/03/2019 à 21h25

Le dégroupage aura-t-il lieu un jour? En tout cas, cette question vient de refaire surface avec la récente publication au Bulletin Officiel de la loi 12.121, modifiant et complétant la loi numéro 24.96 relative à la poste et télécommunication. La Vie Eco, qui évoque le sujet dans sa livraison en kiosque ce vendredi, rappelle que le différend sur le dégroupage entre l’opérateur historique Maroc Telecom et ses concurrents Orange et Inwi date de plus de dix ans. Aujourd’hui, Maroc Telecom détient exactement 99,9% de part de marché sur l’ADSL, et n’entend pas opérer le dégroupage pour permettre aux deux autres opérateurs de profiter aussi de ce créneau.

Selon La Vie Eco, face à cette situation, Orange et Inwi se sont rabattus sur la fibre optique, considérée comme l’avenir d’internet, surtout en milieu professionnel. L’hebdomadaire estime toutefois que le dégroupage devient aujourd’hui essentiel en vue de généraliser rapidement l’accès à Internet et d'éviter au Maroc un sous-développement numérique.

Rappelons que l’opérateur avait même écopé d’un avertissement de la part du régulateur (ANRT), en 2016, à cause du retard accusé dans le dégroupage. Le journal rappelle aussi que l’opérateur Inwi a même déposé une plainte auprès de la justice et réclame des dommages et intérêts de 5,7 milliards de dirhams. Cette affaire est toujours en justice. La position de Maroc Telecom est claire: les deux autres opérateurs doivent investir pour se doter de leurs propres infrastructures. Pourtant, plusieurs experts estiment que le partage des infrastructures n’impactera en rien la position de l’opérateur historique sur ce créneau.

Soulignons que la loi 12.121 contraint les opérateurs à publier une offre de partage technique et tarifaire de leurs infrastructures et à mettre en place une base de données de ces infrastructures. Cependant, le texte ne mentionne rien sur les tarifs en vigueur. La Vie Eco fait remarquer que plusieurs détails techniques ne sont pas réglés par la loi, y compris le tarif. Cela est du ressort de l’opérateur et n’est pas contrôlable par l’ANRT. Le journal cite l’exemple de la France qui, pour régler ce problème de dégroupage, a fait appel à des entreprises locales de gestion qui louent pour son compte ses infrastructures aux entreprises qui en font la demande.

Par Ismail Benbaba
Le 07/03/2019 à 21h25