Stratégie gazière: les géants russes Gazprom et Novatek négocient des contrats avec le Maroc

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Selon le ministre russe de l'Énergie, Alexandre Novak, les géants Gazprom et Novatek négocient actuellement des contrats de gaz naturel liquéfié au Maroc. Il évoque également l’intérêt des entreprises russes pour les projets gaziers du royaume, dont le gazoduc Maroc-Nigeria. Décryptage

Le 22/09/2017 à 15h41

La Russie semble déterminée plus que jamais à accompagner la stratégie énergétique du Maroc. Dans une déclaration faite jeudi 21 septembre, reprise notamment par l’agence Sputnik, le ministre russe de l'Énergie Alexandre Novak a rappelé la disposition des plus importantes entreprises de son pays, dont les groupe Gazprom et Novatek, à accompagner le royaume dans ses projets gaziers. Il a même évoqué «des négociations en cours» entre ces deux groupes et le Maroc dans ce cadre.

Il faut dire que l’enjeu est gros et qu’un deal gazier entre le Maroc et la Russie peut être extrêmement intéressant pour les deux parties.

D’abord, il y a cette volonté du Maroc d’importer au moins 5 milliards de m3 dans le cadre de son nouveau plan gazier. Ce dernier, qui anticipe la fin, en 2021, du contrat de fourniture actuel qui lie le royaume à son voisin de l’Est, l’Algérie, prévoit toute une stratégie d’intégration du gaz naturel liquéfié dans le mix énergétique du Maroc. Une telle quantité à importer fait du Maroc un client de premier plan pour les plus importants fournisseurs de gaz dans le monde. D’ailleurs, des pays comme les Etats-Unis ou le Qatar se seraient également positionnés. Sauf qu’avec le nouvel élan donner aux relations marocco-russes depuis la dernière visite du souverain à la Fédération de Russie, cette dernière semble avoir une longueur d’avance.

Ensuite, il y a la partie liée aux infrastructures gazières. La feuille de route du Maroc prévoit d’importants investissements dans ce domaine, avec notamment la construction d’un terminal gazier. A ce niveau, les entreprises russes disposent d’une expertise conséquente à même d’intéresser le Maroc pour développer ses équipements.

Ceci sans parler du méga-projet du gazoduc devant reliant le Maroc au Nigeria, un projet structurant pour l’Afrique de l’Ouest et dont le roi Mohammed VI fait un engagement personnel envers le continent. Là encore, ce sont plusieurs marchés qui peuvent attirer les plus grands noms dans le domaine de la construction de gazoduc, dont les entreprises russes.

Dans sa déclaration, le ministre de l’énergie russe a d’ailleurs clairement évoqué la volonté des entreprises de son pays d’investir dans ces projets. Une déclaration qui, rappelons-le, intervient quelques semaines avant la visite attendue dans le royaume du premier ministre russe, Dimitri Medvedev. Elle devrait sans nul doute être l’occasion d’évoquer des partenariats des deux pays dans le domaine énergétique, voire plus encore.

Par Younès Tantaoui
Le 22/09/2017 à 15h41