C’est une précision de taille qu’apporte l’Economiste dans son édition du lundi 29 octobre, concernant les privatisations que compte opérer l’Etat en 2019.
Si jusque-là on parlait de 5 milliards de dirhams, en se basant sur ce qui est prévu dans le projet de loi de finances, les pouvoirs publics espèrent en fait engranger le double, soit 10 milliards de dirhams. Il s’agirait là d’une précision faite au quotidien par le ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Benchaâboun, en marge d’une réunion qu’il a tenue avec la Commission des finances de la première chambre du parlement vendredi soir.
Les 5 milliards de dirhams jusque-là annoncés ne sont en fait que la partie des recettes des privatisations prévues qui sera injectée dans le budget. L’autre moitié ira pour sa part au Fonds Hassan II pour le développement économique et social. Mais quelles entreprises pourraient rapporter 10 milliards de dirhams en cas de privatisation?
A ce sujet, l’Economiste rapporte que le ministre est catégorique: aucune liste d’entreprises à privatiser n’a été arrêtée par le gouvernement. Pour ce qui est de Maroc Telecom, entreprise où l’Etat détient encore des parts et qui est une véritable vache à lait pour ses actionnaires, elle ne serait pas incluse dans la liste pour la simple raison qu'elle est déjà privée. La cession des parts de l’Etat dans ce cas de figure ne nécessite pas d’inscrire Maroc Telecom dans la liste des privatisations.
Quelles sont alors les entreprises concernées? Le ministre n’apporte aucune précision à ce sujet, si ce n’est que les opérations prévues sont soit des cessions, soit des ouvertures du capital d’entité portant déjà la forme juridique de «Société Anonyme».
Finalement, le seul détail qui a filtré nous vient du projet de loi déposé auprès du Secrétariat général du gouvernement et qui permet de déduire la liste des sept entreprises que l’Etat… exclut de la liste des privatisables. Il s’agit, entre autres, du CIH, de la société de Textile de Fès COTEF ou encore de Sococharbo.
Ce projet de loi sera, selon le journal, examiné lors du prochain conseil de gouvernement. Il est question d'ajouter dans la liste des entreprises privatisables l’hôtel La Mamounia considéré comme une filiale de l’ONCF et dont la valorisation est estimée à plus de 3 milliards de dirhams.
Quoiqu’il en soit, le prochain exercice devrait sans nul doute tenir les opérateurs économiques en haleine, tant les montants qui sont en jeu dans ces opérations de privatisations devraient être juteux.