L’Etat va bel et bien mettre, une nouvelle fois, la main à la poche pour sauver la deuxième chaîne de télévision nationale. Selon nos informations, et après de longs mois de tergiversation, les pouvoirs publics ont finalement accepté d’injecter un montant de près de 220 millions de DH dans la société.
Les négociations relatives à cette opération ont été révélées en exclusivité par le360 en février dernier. Sauf qu’entre-temps, les différentes parties prenantes dans ce dossier n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur cette nouvelle injection de fonds dans une société dont les finances sont structurellement déficitaires.
Finalement, la situation de la chaîne est aujourd’hui telle qu’à défaut de cette augmentation de capital, elle pourrait mettre la clé sous la porte assez rapidement. D’ailleurs, selon nos informations, plusieurs prestataires avec lesquels opère la chaîne attendent le règlement de certaines factures depuis de longs mois, 2M ayant de plus en plus de mal à mobiliser des financements auprès du secteur bancaire en raison de ses ratios de solvabilité, qui sont vulnérables.
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C’est ce qui aurait finalement convaincu l’Etat d’investir de nouveau dans la chaîne. Nos sources soulignent que le déblocage des fonds devrait intervenir le mois prochain, ce qui marquerait le coup d’envoi pour un «coup d’accordéon», en réduisant dans un premier temps le capital pour absorber une partie des pertes reportées à nouveau ces dernières années (plus de 400 millions de DH) avant d’opérer l’augmentation de capital.
L’opération devrait également soulager, pour un temps, les finances de la chaîne en renforçant sa capacité de financement et lui permettre ainsi d’accéder à de nouvelles lignes de crédit.
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Pour rappel, dans son dernier rapport, la Cour des comptes n’a pas manqué de soulever la situation financière alarmante de 2M qui «ne réalise que des résultats négatifs depuis 2008, du fait que son chiffre d’affaires n’arrive pas à absorber le total de ses charges», pouvait-on lire dans le rapport de la Cour.
Le cumul de ces déficits a même eu cette conséquence: la situation nette des comptes de la chaîne est inférieure au quart de son capital, chose qui, selon la réglementation en vigueur, appelait à une régularisation, soit par l’injection de nouveaux fonds, soit par sa dissolution.
Face à cette situation, il n’est pas exclu que parallèlement à la nouvelle injection dans le capital de 2M, les pouvoirs publics s’activent dans la préparation d’un contrat-programme reliant la deuxième chaîne à l’Etat et qui lui permettrait de se redresser, comme ce fut le cas pour des entités comme Royal Air Maroc ou l’ONEE.