PLF 2019. Plus une boisson est sucrée, plus elle sera taxée

Sodas sucrés. 

Sodas sucrés.  . DR

Le gouvernement a pris la décision de relever le taux d’imposition des boissons sucrées, et ce dans le cadre des amendements au Projet de loi de finances 2019. Cette mesure, qui a été justifiée par des raisons de santé publique, ne manquera pas de faire grincer les dents des industriels.

Le 12/11/2018 à 16h42

La commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants a adopté à la majorité, dans la nuit de dimanche à lundi, la première partie du projet de loi de finances (PLF 2019). Parmi les amendements soumis à la discussion, émanant aussi bien du gouvernement que des groupes parlementaires, le ministre des Finances en a retenu quelques unes, dont celle portant sur le relèvement de la TIC sur les boissons sucrées (sodas, jus de fruit, boissons énergisantes, boissons gazeuses).

Pour justifier cette taxation, le gouvernement met en avant la santé publique et la lutte contre l’obésité. Une attitude légitime à ses yeux, puisqu’elle s’inscrit en adéquation avec ce qui se passe dans d’autres pays du monde. Rien qu’en juillet dernier, la France a introduit des modifications sur cette taxe, dite « taxe soda », en vigueur depuis 2012 et qui s’applique aux boissons contenant des sucres ajoutés. Désormais, plus une boisson est sucrée, plus elle sera taxée, de sorte à de tenir compte de la quantité de sucre ajouté. L’objectif est d’obliger les industriels à réduire la teneur en sucres des sodas car la répercussion intégrale de cette taxe dans le prix de vente leur ferait perdre des parts de marché.

La pertinence de cette taxation dans la lutte contre l’obésité et le diabète reste à ce jour discutable, y compris au niveau des instances internationales. En 2016, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait exhorté les pays à taxer les boissons sucrées comme les sodas et les boissons pour sportifs afin de lutter contre l’obésité et le diabète. A cette époque, elle déclarait qu’une augmentation de 20% du prix de ces boissons en réduirait considérablement la consommation. Sauf que deux ans plus tard (le rapport ayant été publié en juin 2018), le comité sur les maladies non-transmissibles de l’OMS s’est distancé de l’appel de 2016, abandonnant toute recommandation visant à taxer les boissons sucrées, arguant que «certains points de vue étaient contradictoires et ne pouvaient être résolus»... 

Par Wadie El Mouden
Le 12/11/2018 à 16h42