Oriental: La mutation des trafics de contrebande

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Revue de presseKiosque360. L’Observatoire de la contrebande d’Oujda passe en revue les nouvelles «tendances» des trafics entre l’Algérie et le Maroc. Si celui du carburant semble être en péril, celui des psychotropes, en revanche, ne faiblit pas.

Le 23/07/2015 à 00h20

Du côté de l’Oriental, la contrebande a certes enregistré un net recul en 2014, mais cela n’a pas empêché l’émergence de nouvelles «tendances». Selon les conclusions de l’Observatoire de la contrebande, éditées par la Chambre de Commerce, d’industrie et de services (CCIS) d’Oujda et relayées dans l’édition du 23 juillet des Ecos, les trafiquants privilégient Melilla au lieu de traiter avec les Algériens.

Un élément en particulier explique cette réduction drastique des trafics, selon l’Observatoire: soit la construction d’une clôture de sécurité par les autorités marocaines pour lutter contre le passage illégal de marchandises et d’immigrés en provenance d’Algérie. Une frontière équipée de caméras de surveillance et de radars. L’Algérie, de son côté, a creusé des tranchées pour endiguer le trafic de carburant à destination du Maroc.Deuxième raison de cette réduction: la lutte contre le commerce informel et les marchands ambulants, à Oudja. Pourtant, entre 2011 et 2013, le commerce informel a connu une progression considérable dans la région comme dans le reste du pays. Malgré tout, on note certaines avancées. A titre d’exemple, les vêtements provenant d’Algérie subissent une forte inflation (10 à 40%) et sont peu à peu supplantés par les habits fabriqués via l’industrie locale et nationale ou les produits des diverses grandes surfaces qui ont ouvert leurs portes dans l’Oriental.

Cela ne suffit évidemment pas à endiguer un fléau qui trouve ses racines dans la misère sociale. Pour l’instant, cette région du Maroc subit encore et toujours les affres du chômage et manque cruellement de projets industriels créateurs d’emplois.Pour ce qui est du trafic de carburant, gagne-pain de nombreux locaux, les contrôles sécuritaires quasi systématiques ont eu pour effet de réduire ce phénomène. Au cours de l’été dernier, le carburant marocain est même devenu moins cher que le carburant algérien, ce qui a permis aux stations-service d’Oujda de renaître de leurs cendres.En revanche, le trafic de psychotropes et de médicaments ne connaît pas de répit. En 2014, 11.175 litres d’alcool médical en provenance d’Algérie ont été saisis par les autorités marocaines.

Par Sanae El Asrawi
Le 23/07/2015 à 00h20