Moody’s maintient la note de BMCE Bank of Africa inchangée

Un échangeur au Burkina Faso. Cet ouvrage d'art a été financé par BMCE Bank Of Africa. 

Un échangeur au Burkina Faso. Cet ouvrage d'art a été financé par BMCE Bank Of Africa.  . DR

Moody’s fait passer les perspectives de notation à long terme sur BMCE Bank of Africa de «stables» à «négatives», en relation essentiellement avec l’impact de la crise sanitaire sur la qualité du portefeuille crédit en Afrique subsaharienne. Mais l'agence maintient la note globale de la banque.

Le 23/06/2020 à 13h33

Moody’s change les perspectives de notation à long terme sur BMCE Bank of Africa de «stables» à «négatives». Une décision, explique l’agence de notation américaine, essentiellement motivée par «une éventuelle montée des risques inhérents aux activités de la banque en Afrique subsaharienne». Une région qui procure 35% des revenus de la banque, présente dans 31 pays, dont 20 pays africains.

Dans le même temps, Moody’s laisse inchangé la note globale attribuée à BMCE Bank of Africa, qui correspond à une possibilité de risque de crédit plus ou moins faible, et une capacité, jugée forte, à respecter les engagements financiers pris.

Moody’s soutient «qu’en cas de besoin, la banque pourrait absorber les chocs auxquels elle ferait face».

Les perspectives négatives reflètent surtout le risque de l’impact de l'épidémie du Covid-19 sur les fonds propres de la banque, déjà affaiblis par la hausse de son risque crédit sur les trois derniers exercices.

En effet, son encours des créances douteuses ressort à fin 2019 à 9,1% contre 8,6% fin 2018 et seulement 8,2% fin 2017. «Les marchés situés en Afrique subsaharienne sont en partie responsables de cette situation. La moyenne des créances douteuses atteint 11,4% des crédits accordés dans cette région», souligne Moody’s dans son rapport.

La région concentre 25% des crédits accordés par le Groupe BMCE Bank of Africa.

L’agence prévoit que le Covid-19 nuira à la croissance économique dans les pays où la banque opère, en particulier ceux d'Afrique subsaharienne.

Cette situation de fait augmente le risque que les défauts de paiement des emprunteurs entraînent une nouvelle détérioration de la qualité des actifs, et un affaiblissement des fonds propres, déjà modestes, de la Banque.

Par Khalil Ibrahimi
Le 23/06/2020 à 13h33