La bonne dynamique de l’industrie du textile ne cesse d’attirer de nouveaux investisseurs. Le secteur s’apprête, en effet, à accueillir son premier industriel turc. Selon l’hebdomadaire Telquel, qui rapporte cette information dans sa livraison actuellement en kiosque, il s’agit d'un acteur majeur spécialisé dans le tricot et qui, actuellement, négocie l’implantation d’une usine intégrée dans le royaume. Notons que la production de cette usine sera totalement orientée vers l’export, notamment vers le marché américain. Selon l’hebdomadaire, cet industriel turc entend surtout profiter de l’accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis pour desservir sa clientèle américaine.
Force est de constater que l’industrie textile marocaine est en train de monter en puissance, boostée par le Plan d’accélération industrielle (PAI) qui a instauré la stratégie des écosystèmes. «L’écosystème textile au Maroc commence à porter ses fruits, et nous assistons à un véritable redémarrage de cette industrie», a d'ailleurs souligné, dans une récente sortie médiatique, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique. Et pour preuve, il a, entre autres, annoncé le retour du groupe italien Legler, spécialisé dans la fabrication du denim.
Tout cela montre bien l’engouement que suscite le secteur auprès des investisseurs. Pour rappel, le secteur du textile constitue un véritable champ de bataille entre le Maroc et la Turquie. Les médias ont récemment rapporté, en effet, que l’AMITH, association regroupant les textiliens du royaume, avait lancé une étude pour prouver le dumping exercé par les opérateurs turcs sur le marché marocain. Selon l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement, les résultats issus de cette étude, qui sera menée par un cabinet spécialisé, permettront aux opérateurs d’enclencher les démarches de défense commerciale légale. A en croire ce que rapportent certains médias, les marques turques, qui s’installent soit en propre ou en franchise via des partenaires marocains, importent leur produits en exonération de droits de douanes, profitant ainsi de l’accord de libre-échange entre le Maroc et la Turquie pour commercialiser leurs produits à des prix défiant toute concurrence.
Certains de ces opérations reçoivent même de l’aide de la part de leur gouvernement dans l’investissement, l’exportation et la distribution. Les enseignes turques émiettent donc les parts de marché des opérateurs locaux. D’où la guerre déclarée. A en croire plusieurs médias, ce qui irrite énormément nos opérateurs, c’est le fait que le marché local est totalement accessible aux Turcs alors que le marché turc, de son côté, demeure infranchissable pour les exportateurs marocains.