Le moral n’est pas au beau fixe pour les opérateurs. En effet, les 230 unités industrielles qui assurent 75% de la production totale et 72% des exportations du secteur pâtissent cruellement de la concurrence sur les marchés traditionnels.
La Vie Eco qui évoque le sujet dans son édition en kiosque ce 9 février, indique qu’en valeur, les exportations n’ont évolué que de 0,3% à 3 milliards de dirhams. Une quasi-stagnation qui ne reflète pas pour autant une bonne tenue de la filière, poursuit l’hebdomadaire. Les professionnels déplorent un manque de compétitivité par rapport à la concurrence.
Selon la fédération des industries du cuir (FEDIC), les industriels sont obligés d’importer la majeure partie de la matière première (le cuir), faute d’une offre locale suffisante et de bonne qualité. Et il n’y a pas que cela. L’absence d’une zone industrielle spécifique répondant aux normes environnementales internationales et dédiée aux tanneurs, explique aussi la situation dans laquelle se trouve actuellement la filière.
Selon La Vie Eco, les principaux industriels marocains importent en moyenne 70% de la matière utilisée dans la confession de la chaussure. Le coût logistique qui accompagne tout le processus de ces opérations à l’étranger induit une baisse de la compétitivité des acteurs locaux face aux produits des concurrents notamment européens. Les opérateurs appellent à ressusciter les tanneries marocaines de qualité.
Notons d’ailleurs que l’insuffisance de la matière première locale est due à la défaillance des unités de tannage en termes de délai et de qualité. Toutefois, la fédération estime que la situation devrait évoluer favorablement dans les mois et les années à venir notamment suite aux contrats de performance signés avec l’État en février 2016.
Rappelons que l’objectif de ces contrats de performance est de porter le chiffre d’affaires du secteur à 7,5 milliards de DH d’ici 2020. Cependant, en attendant que les beaux jours reviennent, les opérateurs sont vraiment en difficulté sur le marché local, estimé à 3,5 milliards de DH, à cause de la concurrence des pays asiatiques qui sont très agressifs sur les produits d’entrée de gamme dont une bonne partie provient d’importations informelles.