Les temps sont durs pour les pharmaciens

Des syndicats de pharmaciens se sont opposés à cette baisse des prix des médicaments.

Des syndicats de pharmaciens se sont opposés à cette baisse des prix des médicaments. . Brahim Taougar Le360

Revue de presseKiosque360. Plus d'un quart des officines sont en difficulté financière. Elles souffrent de l’absence d’un régime fiscal dédié. Même en cas de souhait de retrait, le praticien est soumis à l’IR à 38%.

Le 01/11/2018 à 23h06

Les pharmacies sont touchées par les difficultés financières. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que, «sur les 11.000 officines du pays, 3.000 seraient en difficulté, tout en restant obligées de continuer d’exercer». Si elles veulent vendre, elles devront payer une taxe de 38%. De quoi les empêcher de «rouvrir ailleurs ou se reconvertir dans une autre activité».

En plus du cadre fiscal, les pharmaciens doivent faire face à la baisse adoptée par le gouvernement, il y a cinq ans, de plus de 2.500 médicaments. Cette décision, qui devait être accompagnée par la définition d’une nouvelle marge bénéficiaire des pharmaciens, n’a pas donné les fruits escomptés. La baisse des prix de médicaments coûteux aurait du être accompagnée d’une hausse de ceux dont le coût est largement inférieur à celui en vigueur dans les pays du benchmark. Selon le journal, «l’accord prévoyait la fixation d’une marge de 57% et 47% sur les médicaments dont les prix sont inférieurs à 588 dirhams. Et au-delà, les pharmaciens bénéficient d’un forfait de 300 ou 400 dirhams selon la tranche de prix». La marge pour un médicament de traitement du cancer à 15.000 dirhams n’est que de 400 dirhams. D’où une réticence des pharmacies à les vendre, pour éviter de «gonfler» artificiellement leur chiffre d’affaires et d’être pénalisées fiscalement.

Justement, les pharmaciens, même déficitaires, sont tenus de payer une cotisation minimale de 0,50% (0,75% dans le projet de loi de Finances) sur leur chiffre d’affaires. Ils évitent donc de vendre les médicaments les plus onéreux. Aujourd’hui, comme le relève le journal, ils demandent l’exonération pour le calcul de la cotisation minimale sur le chiffre d’affaires relatif aux médicaments coûteux.

Les pharmaciens, pour assurer la pérennité d'une profession qui a tendance à prendre de l’âge (plus de 2.000 pharmaciens sont âgés de 65 ans et plus), proposent une fiscalité dédiée. «La cession suivie d’une réinstallation est assortie d'une défiscalisation de la plus-value, à condition d’exploiter une nouvelle officine au moins cinq ans et de réinvestir le produit de la cession dans un délai de deux ans suivant la date de clôture de l’exercice». Pour un départ à la retraite, il est proposé un abattement de 70% sur la plus-value réalisée avant calcul de l’impôt.

L’Economiste parle également de la particularité du Maroc. Les produits du secteur des médicaments sont soumis à une TVA de 7%, alors que quelques médicaments destinés aux maladies chroniques (cancer, hépatite, sida…) sont exonérés et que les produits de parapharmacie sont soumis à une taxe de 20%.

Par Rachid Al Arbi
Le 01/11/2018 à 23h06