Les automobilistes ont versé à l’Etat quelque 10 milliards de dirhams durant les huit premiers mois de cette année. Selon le quotidien Assabah qui rapport l’information dans son édition de ce week-end des 23 et 24 septembre, ce montant ne concerne que la taxe intérieure de la consommation (TIC) appliquée au carburant et la TVA à l’importation appliquée également au même produit. Cette dernière taxe, précise le journal, est payée par les automobilistes, et non les importateurs, étant donné que la TVA n’est appliquée qu’au consommateur final.
En clair, précise le journal, ce sont des revenus net de l’Etat qui ne cessent de grimper depuis que les pouvoirs publics ont décidé de décompenser le carburant et libéraliser le secteur, sous le gouvernement Benkirane. Ces taxes se sont, bien sûr, répercutées sur le prix à la pompe, ce qui a eu pour conséquence aune augmentation notoire des prix du carburant et, par ricochet, de plusieurs produits et services et a généré une vague de contestations parmi les consommateurs.
Le Parti de la justice et du développement (PJD) a profité de cette grogne, explique le journal, pour s’attaquer aux sociétés de distribution qu’il a accusées de s’enrichir sur le dos du consommateur. Le parti islamiste ne s’est pas arrêté à ce stade, il a même mobilisé son groupe parlementaire pour demander et obtenir la constitution d’une commission d’enquête parlementaire présidée par Abdellah Bouanou, ancien chef du groupe du PJD à la première Chambre.
A leur décharge, les distributeurs soutiennent que le niveau relativement élevé des prix à la pompe est dû principalement à la pression fiscale, puisque les taxes représentent pas moins de 40% du prix final du litre de carburant. Dans le même sens, explique le journal citant des chiffres diffusés par les services du Trésor, l’Etat collecte chaque mois 1,25 milliard de DH au titre de la TIC sur le carburant. Cela sans compter la TVA sur les importations que versent les compagnies pétrolières à la Douane au moment de l’importation du carburant et qu’elles répercutent sur le prix de vente à la pompe.
Ce qui fait dire aux distributeurs, rapporte le journal, que si l’Etat baissait le niveau des nombreuses taxes qu’il prélève sur le carburant, les prix à la pompe seraient nettement inférieurs au niveau actuel. Et ce, quels que soient les cours du pétrole à l’international, étant donné que la grande partie de la structure des prix est composée des taxes et autres redevances.
Globalement, note le journal, l’Etat a collecté plus de 55 milliards de DH de TVA durant les huit premiers mois de l’année. Ce qui représente une augmentation de 5,9% par rapport à la même période de l’année dernière. Or, rappelle le quotidien, cette taxe est payée directement par le consommateur, indépendamment de son niveau de revenus.