Le secteur agricole et l’industrie agroalimentaire marocains continuent de montrer une dynamique remarquable, affichant en 2024 des exportations record de 85,81 milliards de dirhams, soit une progression de 3,1% par rapport à l’année précédente. Ce succès traduit non seulement une croissance en volume, mais également une montée en qualité des produits destinés aux marchés internationaux, de plus en plus exigeants en matière de normes de production, de conditionnement et d’exportation.
«L’agriculture reste un pilier fondamental de l’économie nationale, représentant environ 15% du PIB et mobilisant près de 4 millions de personnes, essentiellement en milieu rural», écrit le quotidien L’Economiste dans son édition du jeudi 27 novembre. Dans ce contexte, le Maroc a multiplié les initiatives visant à renforcer la qualité et la durabilité de ses produits, malgré les contraintes liées au stress hydrique et aux exigences croissantes de décarbonation. L’objectif est de permettre aux filières exportatrices de s’aligner sur les standards internationaux et de consolider leur compétitivité sur des marchés en constante évolution.
Cette montée en gamme se traduit par une transformation profonde des pratiques des entreprises, en particulier des petites et moyennes entreprises, des coopératives et des producteurs locaux. «Ces acteurs, essentiels à la chaîne de valeur agricole, sont amenés à revoir leurs processus pour s’imposer face à une concurrence de plus en plus féroce», note L’Economiste. L’harmonisation des pratiques de contrôle des fruits et légumes marocains avec les standards internationaux a ainsi été au cœur de la 19ᵉ réunion des chefs de services d’inspection nationaux du système de l’OCDE pour les fruits et légumes, organisée du 24 au 27 septembre à Agadir.
Pour la première fois accueillie au Maroc, cette rencontre a permis aux professionnels et aux autorités de partager les meilleures pratiques mondiales en matière de contrôle qualité et de conformité, et de mettre en avant l’expertise du pays dans la promotion de standards agricoles élevés. Les discussions ont également porté sur le Green Deal européen, soulignant l’importance d’adapter la production locale aux exigences environnementales et réglementaires des marchés internationaux. Parmi les initiatives phares, le lancement du «Morocco Sustainable Food Standard» (MSFS) vise à instaurer un cadre de certification progressif pour évaluer la gouvernance, la conformité réglementaire, la responsabilité sociale et la performance environnementale des entreprises agroalimentaires.
«Mais le développement du secteur ne peut se limiter aux grandes entreprises», souligne L’Economiste. Les PME, coopératives et petits producteurs doivent bénéficier d’un accompagnement ciblé pour exploiter ces nouvelles opportunités. Cité par le quotidien, Mohamed Mansouri, directeur du Centre d’investissement de la FAO, explique que «ces entreprises, bien que vulnérables, peuvent tirer profit des standards de qualité et de durabilité récemment mis en place». Il souligne que «la hausse des exigences sur les marchés internationaux représente une chance pour le Maroc de valoriser ses produits et de renforcer sa réputation en matière de qualité et de durabilité».
La coopération entre Morocco Foodex, la FAO et d’autres partenaires internationaux, dont la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et l’Union européenne, constitue un levier clé pour soutenir les entreprises marocaines. À travers des audits, un appui technique et un transfert de compétences, ce programme vise à généraliser l’adoption des standards européens les plus avancés et à renforcer la visibilité du Maroc sur les marchés stratégiques. «Pour que ces ambitions se concrétisent, il est indispensable d’accompagner activement les PME et les structures moins organisées, afin qu’elles puissent elles aussi bénéficier des avancées en matière de conformité, de qualité et de durabilité», insiste Mansouri
Dans un contexte où les exigences internationales ne cessent de croître, le secteur agricole marocain apparaît plus que jamais déterminé à consolider ses acquis, à moderniser ses pratiques et à valoriser l’ensemble de ses acteurs, du petit producteur aux grandes entreprises exportatrices. La trajectoire est de faire du «Made in Morocco» un gage de qualité, de durabilité et de compétitivité sur la scène mondiale.








