Le Ramed affiche un pâle bilan

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Revue de presseKiosque360. L’Observatoire National du Développement Humain (ONDH) n’y va pas avec le dos de la cuillère quand il pointe, dans son rapport, les faiblesses du Ramed.

Le 25/01/2018 à 00h52

l’Observatoire National du Développement Humain (ONDH) fait un bilan d’étape du Ramed. Dans son édition du jour, L’Economiste constate que, sur les propositions qui ont notamment porté sur la mise en place d’un système d’information intégré pour le suivi de la consommation des ramedistes, la mise à niveau de l’offre de soin et l’adoption d’un mode de gestion et de financement approprié n’ont pas été pris en compte. Ce qui n’a pas permis de sécuriser les ressources du régime et de maîtriser ses dépenses.

Justement, le quotidien rapporte que le coût financier du régime avoisine les 5,5 milliards de dirhams. L’Observatoire juge l’estimation «limitée» pour plusieurs raisons, dont la variabilité de la population cible et le coût des soins, dans un contexte où la majorité des hôpitaux publics n’ont pas de comptabilité analytique. Ce qui signifie l’absence d’enregistrement et de facturation. L’évaluation précise du coût budgétaire de la prise en charge des patients couverts par le Ramed est juste impossible. Dans le même sens, la charge réelle des patients est minimisée.

«La généralisation du Ramed s’est accompagnée d’une fragilisation financière de l’hôpital public», constate L’Economiste. En cause, la diminution des ressources propres des établissements, au vu de la gratuité dont bénéficient les ramedistes et l’exclusion de certaines catégories d’usagers vers le secteur privé.

Même le ciblage pose problème. Selon l’ONDH, que reprend L’Economiste, «la stratégie de ciblage présente de nombreuses faiblesses», avec un décalage des critères d’éligibilité avec la réalité. Même la distinction entre "pauvres" et "vulnérables" ne se base pas sur des éléments solides. Sans parler de la contribution financière qui est mal perçue et représente une charge importante.

Autres faiblesses que relève le journal, «la difficulté à vérifier les revenus déclarés dans le milieu urbain, ainsi que l’existence d’un effet de seuil important lié à la définition des scores socio-économiques». Mal calculés, «ils peuvent faire rapidement basculer un ménage de l’éligibilité à la non-éligibilité».

Par ailleurs, le problème de sous-couverture des populations démunies par le Ramed est aussi un problème persistant.

Par Rachid Al Arbi
Le 25/01/2018 à 00h52