Le ministère des Finances se dépoussière. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que le département ministériel a mandaté PriceWaterhouse Cooper Advisory, cabinet en stratégie et organisation, de l’aider à refondre son organisation. Une organisation dépassée, qui date de 1978. «A l’exception de la fusion du CED (Contrôle des engagements et des dépenses) avec la TGR, conformément à une recommandation de l’étude du cabinet français Euro-groupe au milieu des années 90», rien n’a été entrepris, et pourtant les ministres des Finances se sont succédés.
Aujourd’hui, le cabinet en est à la phase de diagnostic. L’un des premiers objectifs est de «mettre en place une organisation au service de la modernisation de la gouvernance interne du ministère» pour faire de l’optimisation. Le cabinet d’études va ainsi «proposer une meilleure délimitation des champs d’intervention des directions en vue de remédier aux chevauchements constatés».
Il faudra beaucoup de courage au ministre actuel, suggère L’Economiste, puisqu’au sein du ministère, «chaque direction est jalouse de ses attributions et travaille en vase clos». Il s’agit de «mettre en place des passerelles entre les directions, avec des mécanismes de communication de l’information instantanée et automatique». Aujourd’hui, la communication d’informations d’une direction à de l’autre se fait au terme de plusieurs réunions. «Cela passera nécessairement par une redéfinition des attributions de chaque direction afin qu’elle puisse exercer son métier.»
Au cours de cette réorganisation, la question de la gestion des ressources humaines se posera, en termes prévisionnel et en vue de reconstituer un personnel de qualité. «La réforme doit pousser vers l’instauration d’un numéro 2, 3 et 4 du directeur». L’objectif est d’assurer la continuité de la gestion et du service public.
Autre aspect et non des moindres, la gestion du portefeuille de l’Etat, qui est décriée. «La représentation des Finances dans les établissements où l’Etat est actionnaire est éparpillée entre les directions.» La bonne gestion des finances publiques en dépend. Par ailleurs, le Maroc est actionnaire dans une multitude d’organismes comme la Banque mondiale et le FMI mais sans qu’un bilan de ces opérations ne soit fait. Mohamed Boussaid devra également venir à bout des résistances au sein du gouvernement qui devra valider le nouvel organigramme.