Contrairement au crédit bancaire dont le rythme de progression ne cesse de ralentir depuis quelques années, celui des microcrédits a bondi de 38% en cinq ans pour avoisiner les 7 milliards de dirhams à fin juin 2018, rapporte L'Economiste dans son édition du jour. Le potentiel de progression est important. En effet, le journal annonce le relèvement du plafond de prêt de 50.000 à 150.000 dirhams. «Cette évolution permettra aux associations de couvrir une population d’entreprises qui ne peut s’adresser aux banques et dont la demande n’est pas aujourd’hui couverte par le microcrédit», poursuit le quotidien qui estime le nombre de micro-entreprises susceptibles d’être enrôlées par les associations de microcrédit à 100.000.
Le journal est convaincu que cette mesure poussera les acteurs du microcrédit à mettre à niveau leurs process. «Il faudra s’attendre à un peu plus de formalisation des données clients et une évaluation du risque qui se rapproche de celle des banques», écrit L'Economiste. Des garanties seraient même exigées en fonction du risque. Le journal parle aussi d’un mécanisme de garantie des microcrédits pour faciliter l’accès à ce financement. Il ne faudrait tout de même pas perdre les atouts (proximité de l’offre et exigences moins draconiennes que la banque) qui font le succès de l'industrie. En effet, les taux d’intérêt élevés du microcrédit, les impayés sont faibles, avec un encours de seulement 3,3%. Même si, en volume, «les impayés se sont fixés à 220 millions de dirhams à fin 2017, en hausse de 20%». En cause, les «effets de la sécheresse de 2016 sur les revenus des emprunteurs».