Si le Maroc parvient depuis 6 ans à maintenir son "investment grade" auprès de Standard & Poor's, c’est grâce aux efforts consentis dans la réduction des déficits jumeaux.
Mais pour franchir un nouveau palier, il faut plus de progrès. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que le PIB par habitant au Maroc est faible par rapport à des pays similaires. «Le chômage et la dette publique constituent des points de faiblesse pour la notation du Royaume».
Le rythme de croissance modeste, ou encore la rupture dans le train des réformes, sont des menaces pour la notation du pays. Cité par le journal, Nourredine Lafhel, directeur pour le secteur souverain chez S&P, avance que «les notes du Maroc sont soutenues par la stabilité politique et sociale du pays, ses perspectives de croissance et son endettement public modéré».
Elles restent, toutefois, «plombées par un PIB par habitant inférieur à celui de pays assortis de notes comparables, d'importants besoins sociaux, un passif net extérieur relativement élevé et la dégradation des déficits extérieur et budgétaire ces dernières années». Ceci étant, compte tenu des perspectives stables auxquelles sont associées les notes du Maroc, l’opinion de l’agence d’évaluation ne devrait pas évoluer dans les prochains mois.
Elle prévoit, en effet, que «la consolidation des déficits budgétaire et extérieur se poursuivra au cours des prochaines années, tandis que la croissance s'améliorera sous l'effet de la mise en œuvre continue de réformes et de la faiblesse des prix énergétiques».
Dans ces conditions, le patron de la note souveraine de S&P prévoit que le déficit budgétaire reculera à 3,5 % du PIB en 2016 (après 4,3 % en 2015) grâce aux réformes engagées et à la faiblesse des cours pétroliers. L'objectif de réduction du gap à 3% du PIB d'ici 2017 lui semble, par conséquent, réaliste.