L’usage non médical de cannabis n’est pas seulement un problème de santé publique, mais surtout un véritable marché avec de grandes retombées économiques. Dans son édition du jour, L’Economiste, qui se base sur le rapport de l’organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), alerte sur la menace «d’affaiblissement de la perception des risques associés à la consommation de cette substance», dans un contexte où «certains partis avaient plaidé pour la réglementation de la culture et la production de cette plante, notamment à usage médical». Sauf que pour l’OICS, souligne le journal, il existe «des risques de détournement liés à l’ouverture du marché à la consommation de cannabis à des fins récréatives». D’autant que le cannabis reste en tête de liste du trafic des stupéfiants. C’est ainsi la drogue la plus saisie en Afrique.
Le quotidien soutient que le Maroc arrive en tête des saisies au niveau continental, avec plus de 117 tonnes de résine et 283 tonnes d’herbe. «Le pays se transforme également, à l’instar d’autres Etats africains, en point de transit et de consommation de drogues dures», avec également une saisie exceptionnelle de 541 kg de cocaïne en février 2018, qui s’ajoute aux 2,8 tonnes saisies en 2017. Même chose pour l’héroïne et pour d’autres stupéfiants qui font leur entrée sur le marché marocain. Il s’agit, comme le rapporte L’Economiste, de substances non placées sous contrôle international, comme le Tramadol. Ce médicament a fait l’objet de saisies (40 millions de comprimés en 2017) suite à une prolifération sans précédent au Maroc.