Le concombre de mer marocain : Nouvelle lubie de la contrebande chinoise

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Revue de pressePlus que les espèces marines protégées ou les cigarettes de contrebande, un nouveau produit déchaîne les passions du marché noir. Le concombre de mer marocain, vendu pour ses vertus érectiles similaires au viagra, s’arrache à prix d’or chez les contrebandiers chinois et russes.

Le 25/09/2013 à 19h18

Si le golfe de Dakhla est déjà connu des surfeurs et des amateurs d’évasion, il l’est aussi des contrebandiers en tout genre. Al Massae, dans son édition du 26 septembre, explique qu’« outre les traditionnelles cigarettes et la pêche illégale, c’est aujourd’hui un autre représentant de la faune locale qui intéresse les trafiquants, le concombre de mer ». Dans son dossier réservé à ce « viagra marocain », le quotidien explique que « cette espèce protégée est devenue la cible privilégiée des pêcheurs locaux. Le concombre de mer, qui joue un rôle essentiel dans l’équilibre biologique de l’écosystème marin de Dakhla, peut rapporter gros aux locaux, qui le revendent à plus de 10.000 dirhams le kilo en Mauritanie ». Al Massae décrit ce commerce comme « un tabou qui a éclaté suite à la noyade d’un pêcheur local spécialisé dans la récolte de l’espèce en question ».

Un concombre nommé désir

Quant aux motifs d’un tel engouement, le journal les résume dans « les vertus médicinales du concombre de mer, allant du traitement des rhumatismes jusqu’à la lutte contre l’impuissance masculine. Des bienfaits qui attirent énormément certains contrebandiers chinois et russes qui arrivent à vendre ce produit à plus de 40.000 dirhams le kilo ». Al Massae poursuit en rappelant que « le trafic de concombre de mer est florissant malgré les efforts des autorités pour l’éradiquer », et que « l’extinction de cette espèce est imminente et mettra en danger tout l’écosystème de la région ».

Le trafic de concombre de mer n’est que la partie visible de l’iceberg. Il renvoie en effet à de nombreux marchés « parallèles » qui s’épanouissent au Maroc, au grand dam des autorités. Le Maroc consomme régulièrement des produits de contrebande et en fournit également; et les business « obscurs » échappent souvent à l’attention des régulateurs jusqu’à l’éclatement d’un scandale ou à la survenue d’un accident tragique. La faute est à chercher du côté du manque d’encadrement de certaines activités, mais aussi de l’appât du gain qui pousse souvent les plus démunis à céder à l'appel de dangereuses sirènes.

Par Yassine Ahrar
Le 25/09/2013 à 19h18