L’enseignement, l’emploi, la santé, etc. Voilà ce à quoi ont droit les jeunes du Maroc. Le discours du 20 août s’est longuement arrêté sur la problématique de l’insertion socio-professionnelle chez cette catégorie de la population. "C’est pourquoi le taux de chômage des jeunes qui reste élevé, est pour Moi un vrai sujet de consternation», a affirmé le roi au début de son discours prononcé ce lundi 20 août à l’occasion de la célébration du 65e anniversaire de la Révolution du roi et du peuple. Il est inconcevable, poursuit le souverain, qu’un jeune sur quatre soit au chômage en dépit du niveau de croissance économique atteint globalement par le Maroc, tout en rappelant que ces chiffres sont plus dramatiques en milieu urbain. «Nous devons, à nouveau et de toute urgence, attirer l’attention sur la question de l’emploi des jeunes, notamment par rapport à son articulation au Système de l’Education et de la Formation», recommande le souverain.
Face à cette situation, en s’adressant au gouvernement et à l’ensemble des acteurs concernés par ce «problème endémique», le roi incite dans son discours à prendre, dans les plus brefs délais, une série de mesures visant notamment à atteindre les objectifs suivants:
- Le discours du 20 août appelle à une refonte globale des mécanismes et des programmes d’appui public à l’emploi des jeunes, pour les rendre plus efficaces et adaptés aux attentes des jeunes. Le roi a donné ses orientations pour que ce travail de remaniement se fasse selon le modèle préconisé dans le discours du Trône, à propos des programmes de protection sociale. Pour cela, le souverain annonce la tenue, avant la fin de l’année, d’une «Rencontre nationale sur l’emploi et la formation». Objectif: formuler des résolutions pratiques et des solutions nouvelles, lancer des initiatives et mettre au point une feuille de route rigoureusement définie pour la promotion de l’emploi.
- Le souverain insiste pour que la priorité soit donnée aux spécialités qui permettent de trouver un emploi et instaurer un système efficace d’orientation précoce au niveau de la deuxième ou de la troisième année précédant le baccalauréat. Son rôle est d’aider les élèves, en fonction de leurs aptitudes et de leurs inclinations, à faire l’un ou l’autre des deux choix, en s’engageant dans une filière universitaire ou une formation professionnelle.
- Le roi appelle à la mise en place d’une Convention-cadre entre le gouvernement et le secteur privé, pour imprimer une impulsion vigoureuse à l’opération de requalification des étudiants qui quittent les études sans diplôme. «Ils pourront ainsi jouir de nouvelles opportunités pour faciliter leur insertion socio-professionnelle».
- Le souverain appelle à une révision profonde des spécialités de la Formation professionnelle pour qu’elles puissent répondre aux besoins des entreprises et du secteur public, et qu’elles soient en phase avec les transformations que connaissent les secteurs industriel et professionnel.
Le roi invite le gouvernement à mettre en place une nouvelle génération de centres de formation et de qualification des jeunes, susceptibles de répondre aux exigences actuelles, tout en prenant en considération les spécificités et les besoins de chaque région. Côté financement, annonce le souverain, le Fonds Hassan II pour le Développement économique et social contribuera à la construction et à l’équipement de ces nouveaux centres.
- Le gouvernement est invité à mettre en place des mécanismes pratiques pour améliorer qualitativement les dispositifs incitant les jeunes à créer de petites et moyennes entreprises dans leurs domaines de spécialité, en vue d’appuyer les initiatives d’auto-emploi et de création d’entreprises sociales.
A ce titre, le souverain appelle les administrations publiques et les collectivités territoriales en particulier, à s’acquitter de leur dû aux entreprises. Car, dit-il, tout retard de paiement peut entraîner des cas de faillite et, corrélativement, de nombreuses pertes d’emplois. «Or, comment prêcher d’exemple alors que les administrations et les institutions de l’Etat n’honorent pas leurs engagements en la matière?», s’interroge le souverain.
- Le souverain prône la mise en place, au niveau de chaque établissement, d'un programme obligatoire étalé sur une période de trois à six mois, visant la mise à niveau des étudiants et des stagiaires en langues étrangères; favorisant une intégration linguistique accrue à tous les niveaux d’études, en particulier dans l’enseignement des matières scientifiques et techniques.