«La forte diversification des investissements au Maroc contraste avec la baisse des IDE dans le reste de l'Afrique du Nord où les flux ont diminué de 4% pour atteindre 13 milliards de dollars», relève la CNUCED dans son rapport sur «l'investissement dans le monde» publié ce mercredi 6 juin. Le Maroc, précise-t-on, continue d'attirer des investissements considérables dans le secteur financier et surtout dans les technologies liées à l'industrie automobile (batterie, caméras, électricité). À fin 2017, le gouvernement a entériné 26 projets de 1,45 milliard de dollars dans cette branche, y compris un accord avec Renault visant à augmenter l'approvisionnement local en composants à 55%.
L'envolée observée des IDE au Maroc intervient à un moment marqué par la chute des flux en Afrique de 21% par rapport à 2016, se limitant à 42 milliards de dollars. Les investissements dans la sous-région d'Afrique du Nord ont régressé de 4% à 13 milliards de dollars. En Égypte, ils ont reculé de 9% à 7,4 milliards de dollars. S'agissant de l'Algérie, les IDE y ont nettement reculé de 26% à 1,2 milliard USD, alors qu'ils ont baissé de 1% en Tunisie (0,9 milliard).
Le rapport de la CNUCED constate que la faiblesse des prix du pétrole et les conséquences négatives de la récession du secteur des matières premières sur le plan macroéconomique ont contribué á la contraction des flux dans les économies africaines. «Les effets persistants de la récession du secteur de matières premières ont pesé sur les IDE en Afrique subsaharienne, les entrées ayant diminué de 28% pour atteindre 28,5 milliards de dollars», note l'agence onusienne.
La baisse des flux d'investissements reste plus marquée en Afrique australe où ils ont régressé de 66% pour atteindre 3,8 milliards de dollars. Une situation liée à la diminution de 41% des flux vers l’Afrique du Sud (1,3 milliard de dollars), en raison des difficultés du secteur des produits de base et des incertitudes politiques. Les flux d’IDE en Angola sont redevenus négatifs en passant de 4,1 milliards en 2016 à -2,3 milliards l'an dernier, les filiales étrangères du pays ayant transféré des fonds à l’étranger par le biais de prêts intragroupes. En revanche, les investissements en Zambie ont augmenté, soutenus par davantage d’investissements dans le cuivre.