Si Meriem Bensaleh se dit satisfaite des négociations qui ont précédé l’adoption définitive du projet de Loi de finances 2018, elle n’en exprime pas moins son amertume vis-à-vis de l’Etat payeur, apprend-on dans l’édition du mois de janvier du mensuel Economie & Entreprises. La patronne des patrons, dont la Confédération est composée de 80% des PME/TPE, est d'ailleurs bien placée pour mesurer l’hécatombe provoquée par les retards de paiement sur le tissu entrepreneurial.
Cela dit, Economie & Entreprises a appris, de source fiable, que les arriérés de crédit TVA à rembourser s’élèvaient à 18 milliards de dirhams rien que pour le groupe OCP. Un montant gigantesque à mettre dans le contexte d’un butoir global de 30 milliards de dirhams dus par l’Etat.
Rappelons à ce titre que dans le récent rapport de l’Agence Fitch, publié début novembre 2017, l’agence de notation avait confirmer la notation du Groupe OCP, à BBB- avec perspectives négatives, tout en précisant que la notation serait revue à la hausse en cas de remboursement du crédit de TVA par l’Etat. L’agence avait également rappelé que le crédit de TVA dû par l’Etat exerce une pression financière accrue sur le niveau d’endettement du groupe, dans une période de prix bas et d’investissement dans le plan de croissance de l’OCP.
La CGEM, par la voix de sa présidente, a récemment déploré l'allongement des délais de paiement du secteur public, en ceci qu'il met en péril une nuée de PME/TPE adjudicatrices de marchés publics. Si le ministre des Finances a déclaré vouloir restituer la totalité de ces créances en souffrance en 2018, le nombre de défaillances ne cesse, en attendant, de croître sur le terrain.
Le crédit TVA pose problème depuis plusieurs années. Et les différentes tentatives de négociation du syndicat des patrons n’ont encore jamais abouti.