Covid-19: pourquoi l’huile d’olive sera plus chère en 2021

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Revue de presseKiosque360. La filière oléicole a été frappée de plein fouet par la crise pandémique. En conséquence, les prix seront plus chers, aussi bien sur le marché local qu’à l’export.

Le 11/10/2020 à 20h18

La production d’olives est passée de 1,5 million de tonnes à environ de 1,9 million sur une année, soit une augmentation de plus de 20% qu’en 2019. Le constat dressé par l’hebdomadaire La Vie Eco ajoute que la production d’huile d’olive a atteint, quant à elle, 200.000 tonnes, contre 140.000 pour la saison précédente, ce qui correspond à une hausse de plus de 40%. 

L’hebdomadaire La Vie Eco loue ainsi les avancées de la filière, notamment celle liée à la superficie d’exploitation globale. Aujourd’hui estimée à à 784.000 hectares, l’hebdomadaire assure que la superficie globale dépassera bientôt l’objectif fixé à 1.220.000 hectares par le Plan Maroc Vert (PMV). 

Cette avancée a été réalisée, selon la même source, grâce aux mesures incitatives adoptées dans le cadre du PMV. Lesquelles ont également bénéficié au secteur de trituration désormais modernisé, mais dont la récolte est toujours à la traîne. 

Très chère, l'olive? Alors que la campagne oléicole approche, les professionnels sont dans l’expectative et s'interrogent sur les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur la filière. D’aucuns assurent que la crise sanitaire impactera le cours normal de la récolte, et surtout la trituration. Contacté par La Vie Eco, le directeur de l’Agropole olivier Meknès, Noureddine Ouazzani, s’inquiète de la hausse significative des coûts. "Nous aurons sans aucun doute des coûts plus élevés que d’habitude", souligne-t-il, prédisant une hausse des prix finaux, aussi bien sur le marché local qu’à l’export. 

La campagne oléicole précédente a été marquée par l'interruption de l’export, à en croire les professionnels contactés par La Vie Eco. Alors qu’elle démarre annuellement au mois de mars, l’exportation a été frappée de plein fouet lors de la précédente campagne oléicole, son amorçage ayant coïncidé avec le premier cas de Covid-19 signalé au Maroc, le 2 mars, et les mesures restrictives adoptées pour faire face à la pandémie. 

Cette interruption expliquerait, d’après La Vie Eco, le stock d’huile national d’olive, qui s’élève actuellement à 50.000 tonnes. Cela pourrait également engendrer une hausse des prix lors de la prochaine campagne oléicole. Reste que la question des coûts de plus en plus élevés est soulevée à chaque campagne, et n’est donc pas propre à la conjoncture actuelle. 

Selon Noureddine Ouazzani, la hausse des prix est principalement due à la faible mécanisation des processus de récolte et de trituration. Ce phénomène, dit-il, perdure à cause du manque de valorisation générale. Et le directeur de l’Agropole olivier Meknès de s’interroger : "Est-ce qu’on continuera à transporter les ouvriers, entassés dans les camionnettes comme nous le faisions avant? Je ne pense pas. Le coût de transport sera donc multiplié par deux ou trois".

Pour rappel, le Maroc produit annuellement 1.500.000 tonnes d’olives, 160.000 tonnes d’huile d’olive et 90.000 tonnes d’huile de table. Concernant les exportations, 17.000 tonnes d’huile d’olive et 64.000 tonnes d’olives de table sont écoulées en moyenne dans les marchés étrangers. 

Par Khalil Rachdi
Le 11/10/2020 à 20h18