Contrebande. Vrais importateurs et fraudeurs invétérés

Cette semaine, la douane a réussi un véritable coup de communication. Ses résultats sont étalés sur toute la presse. Le reste de sa tâche qui consiste à protéger l’économie contre la fraude, notamment la contrebande, est également mise en avant. La Vie Eco de ce jeudi 6 mars s’est également penché sur cet aspect qui aurait "changé de paradigme", comme le souligne l’un des grossistes de Derb Ghallef.

Pignon sur rueDésormais, le phénomène ne s’opère plus grâce aux fourgons du Nord, mais ce sont des opérateurs qui ont pignon sur rue qui s’y collent. En petite quantité, ces contrebandiers nouvelle-génération importent de la marchandise par les circuits les plus légaux, mais font entrer des quantités autrement plus importantes de manière illégale. Selon la source citée par la Vie Eco, ces opérateurs sont des entreprises familiales bien connues sur le marché. Les prix appliqués montrent clairement que la totalité de la marchandise dont ils disposent ne s’est pas acquittée de tous les droits. Par exemple, pour des produits alimentaires, la différence de prix sur le chocolat, les confiseries ou les dérivés laitiers importés légalement et celui vendu en contrebande peut atteindre 12 dirhams par unité. L’écart minimum serait de 5 dirhams.

16.500 fausses déclarationsIl ne s’agit pas de simple déclaration de commerçants victimes de concurrence déloyale. Les chiffres de la douane le confirment. En effet, "rien que sur les produits de contrebande qui rentrent camouflés et sans déclaration aux postes frontières, plus de 30.000 tonnes de riz ont été déversés sur le marché en 2013 à travers les enclaves de Sebta et Melilia, contre 18.000 tonnes en 2011", souligne la Vie Eco. Les chiffres donnent le tournis: 11.000 tonnes de Café, chocolat et biscuits, 3.700 tonnes de fromages, 25 tonnes de tabacs ont été acheminées dans les différentes villes du royaume via le marché noir.A côté de ces importations faites souvent avec des "mulets", il y a également les fausses déclarations. En 2014, 16.500 fausses déclarations à l’importation sont venues s'ajouter aux 7500 affaires de contrebande.