Constat accablant de la Cour des comptes sur l'«empire CDG»

Abdellatif Zaghnoune, DG du groupe CDG 

Abdellatif Zaghnoune, DG du groupe CDG  . DR

Dans son dernier rapport, la Cour des comptes dresse un constat sans appel sur la situation de la CDG et de ses filiales. Au-delà de la rentabilité du groupe, jugée faible dans plusieurs activités, c’est la mal gouvernance qui est dénoncée et critiquée par les juges de Driss Jettou.

Le 12/09/2019 à 15h01

Face à une commission de surveillance à caractère juste consultatif, le DG de la CDG concentre des pouvoirs de gestions étendus, pointe la Cour des comptes dans son dernier rapport. Le DG, poursuit la même source, décide de toutes les opérations en matière d’investissement, de recrutement et de nomination dans les postes de responsabilité et même de création et suppression de structures.

«Cette concentration de pouvoirs étendus entre les mains d’une seule personne n’est pas en adéquation avec les règles de bonne gouvernance universellement admises. Elle ne favorise pas l’instauration d’une maîtrise des risques, indispensable à la sécurisation des ressources confiées», lit-on dans le rapport.

La Cour des comptes dresse un état des lieux critique sur la gouvernance, la stratégie, les investissements et la filialisation des activités de la CDG.

Ci-après, les principales recommandations formulées par les juges de Driss Jettou.

- Procéder à la refonte du cadre juridique et institutionnel régissant CDG, de manière à ce qu’il puisse se conformer aux meilleures pratiques de gouvernance d’entreprise.

- Renforcer le dispositif de contrôle interne et mettre en place un dispositif de gestion des risques à l’échelle du groupe.

- Assortir ses choix stratégiques par des plans opérationnels réalisables selon un échéancier précis et par des mécanismes d’évaluation et de suivi;

-Renforcer les mécanismes de pilotage afin d’assurer un suivi rapproché des filiales et participations.

- Combler le déficit enregistré dans le suivi de certaines filiales et participations.

- Formaliser des règles encadrant la gestion du portefeuille des participations directes en ce qui concerne la concentration des investissements, l’expositions par secteur et par contrepartie.

- Renforcer la fonction pilotage des filiales et participations afin de s’orienter vers une organisation cible permettant la redistribution des rôles entre les différents intervenants en vue de pouvoir exercer un suivi efficace permettant d’éviter les chevauchements et la dilution des responsabilités.

- Mettre en place une politique clarifiant les règles de remontée des dividendes par les filiales et participations et revoir celles qui ne le font pas.

- Se recentrer sur son métier de base notamment la conservation et la gestion des fonds d’épargne;

- Etudier l’opportunité de sortir de l’activité «bois», des sociétés de services aux entreprises et des sociétés de développement local;

- Réorganiser le secteur touristique et étudier l’opportunité de sortir de l’exploitation directe des unités hôtelières;

- Sortir du segment d’activité «Logement économique et social».

Par Ayoub Khattabi
Le 12/09/2019 à 15h01