CGEM. Démission de Mekouar: Mezouar est-il victime d’un "complot"?

Salaheddine Mezouar et Fayçal Mekouar.

Salaheddine Mezouar et Fayçal Mekouar. . DR

La démission du numéro 2 de la CGEM, Fayçal Mekouar, a pris de court le microcosme patronal. Un coup dur pour Salaheddine Mezouar qui aspire à une restructuration profonde des statuts et des structures de gouvernance de la confédération.

Le 18/07/2019 à 13h47

Les démissions se succèdent au fil des mois à la CGEM. Après Ahmed Rahhou (vice-président), Mohamed Talal (vice-président), Hammad Kassal (président de la commission Délais de paiement), Fadel Agoumi (directeur général délégué), c’est au tour du vice-président général, Fayçal Mekouar, de claquer la porte.

Celui qui s’est présenté en binôme avec Mezouar lors du scrutin de mai 2018 a finalement décidé de se retirer au cours de la première moitié du mandat présidentiel. Remarquons qu’hormis Hammad Kassal, qui a accepté de s’exprimer à visage découvert pour expliquer son départ, les autres démissionnaires sont restés discrets sur les raisons de leur acte. C’est le cas aussi de Fayçal Mekouar. Ce dernier, nous confie une source au patronat, n’aurait pas apprécié la démission «forcée» de son ami très proche, Fadel Agoumi, désormais ex-directeur délégué de la CGEM. Les deux démissions ayant été déposées à 24 heures d’intervalle.

Pour certains, le départ du numéro 2 de la CGEM reflète encore une fois l’incapacité ou la difficulté de fédérer l’ensemble des courants à l’intérieur du patronat. L’élection de mai 2018, faut-il le rappeler, a fait l’objet d’une rude bataille entre Mezouar et Marrakchi. C’est la première fois depuis quinze ans que le président de la CGEM n’est pas désigné suite à une candidature unique.

D’autres voient dans cette succession de départs le signe d’un «complot» contre Mezouar qui aurait voulu injecter du sang neuf aux instances statutaires en s’entourant de jeunes collaborateurs. Sa méthode aurait buté sur une forte résistance de la part des anciens combattants de la confédération.

La démission de Mekouar n’est pas sans lien avec le nouveau mode de gouvernance installé par Mezouar. Les sept vice-présidents membres du bureau de la CGEM se sont vu confier des missions opérationnelles. Du coup, le poste de vice-président général aurait été vidé de sa substance, au point de pousser Mekouar à quitter le navire.

Selon les statuts du patronat, en cas de démission du vice-président général, le président en exercice doit proposer à la plus prochaine assemblée la nomination du nouveau ou de la nouvelle vice-président(e) général(e). En attendant, l’intérim sera assuré par un(e) vice-président(e) désigné(e) par le Président après approbation du Conseil d’Administration.

Au moment où nous mettions en ligne, nous avons appris que le président de la CGEM, Salaheddine Mezouar, organise un point de presse cet après-midi à Casablanca, l’occasion de présenter aux médias les motivations derrière le départ de son ex-binôme, Fayçal Mekouar.

Par Wadie El Mouden
Le 18/07/2019 à 13h47