Avec l’inauguration prévue en 2019 de l’usine PSA à Kenitra, le Maroc dépassera le cap des 600.000 véhicules produits localement. Certes, ce chiffre place définitivement le Maroc dans l’échiquier mondial de l’industrie automobile. Cependant, il reste loin des objectifs du royaume qui espère atteindre rapidement un niveau de production d’un million d’unités par an.
C’est vraisemblablement pour cela que le ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, rappelle à chaque fois que l’occasion lui est donnée que des négociations sont en cours avec un troisième constructeur. Ce fut encore le cas jeudi dernier lors de la cérémonie officielle de lancement des travaux de construction de l’usine PSA. Mais qui peut bien être ce constructeur avec qui les pouvoirs publics négocient et qui pourrait contribuer à l’atteinte des objectifs que se fixe le Maroc dans l’industrie automobile?
Les rumeurs du passé, les réalités du présent
Au lendemain de l’installation par Renault de son usine à Tanger, les spéculations allaient bon train sur l’installation d’un autre grand constructeur. Les noms de Volkswagen, puis de Ford sont revenus avec insistance, sans jamais pour autant se concrétiser. Finalement, c’est PSA qui a pris de court tout le monde en lançant son projet.
Aujourd’hui, deux nouvelles pistes semblent assez sérieuses. On parle en premier lieu du groupe italien Fiat Chrysler Automobiles (FCA group). En avril dernier, en marge de l’inauguration à Casablanca de l’un des plus importants showrooms au monde du groupe, le CEO en charge des opérations de FCA Group, Alfredo Altavilla, confiait à des confrères que le Maroc avait de grandes chances d’abriter une usine FCA. En fait, le groupe italien prévoit, dans le cadre de sa stratégie, de couvrir le marché africain via trois unités industrielles. La première étant déjà opérationnelle en Egypte, FCA envisage d’en lancer une deuxième couvrant le sud du continent, très probablement en Afrique du Sud, puis une troisième permettant de couvrir les marchés subsahariens. Pour cette dernière, le Maroc part avec une longueur d’avance afin d’accueillir cette unité. Il reste à savoir dans combien de temps cela pourrait se concrétiser.
L’autre piste qui parait aujourd’hui encore plus solide concerne un constructeur chinois. Selon des informations parvenues à le360, des négociations sont très avancées avec un constructeur de véhicules électriques.
De vraies opportunités dans le segment électrique
Il pourrait s’agir du groupe chinois Yang TZE. Son PDG, Wu Tian Cai, avait annoncé en juillet dernier, suite à une réunion avec le président de la région de Tanger-Tetouan-Al Hoceima, la volonté du groupe d’investir dans une usine de production de véhicules électriques à Tanger pour plus d’un milliard de DH.
Ce dernier projet sera certes de moindre ampleur que ceux initiés par Renault ou PSA. Cependant, il aura le mérite de placer le Maroc sur la carte d’une industrie qui fera sans nul doute l’avenir du secteur automobile, à savoir l’électrique.
C’est dire que le royaume est aujourd’hui bien lancé pour devenir, dans quelques années, un mastodonte continental de l’industrie automobile.