24% des entreprises non bancarisées pour raisons religieuses

ENBD fait partie des banques étrangères ayant sollicité un agrément pour le lancement de leurs banques participatives.

ENBD fait partie des banques étrangères ayant sollicité un agrément pour le lancement de leurs banques participatives. . Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseKiosque360. Selon une enquête du cabinet Abwab Consultants, qui porte sur 1.300 entreprises, un quart des sociétés ne sont pas bancarisées pour des raisons religieuses. Preuve que le marché des banques participatives ne cannibalisera pas celui des banques conventionnelles.

Le 30/09/2016 à 02h09

A quelques mois de l'entrée en scène des banques participatives, Abwab Consultants, dirigé par Abderrahmane Lahlou, a mené une enquête auprès de 1.300 entreprises pour le compte d'une banque de la place. Les données sont forcément intéressantes puisqu'il est encore difficile de mesurer l'intérêt que susciteront ces établissements auprès de la clientèle, souligne La Vie Eco dans son édition du 30 septembre.

Selon cette enquête, 58,2% des entreprises s'interdisent le recours au crédit bancaire pour une raison religieuse. On sait par ailleurs, d'après les statistiques nationales, que 40% des entreprises marocaines n'ont pas recours au crédit. “Donc, si l'on opère le croisement, on peut dire que 24% des entreprises non bancarisées le sont par conviction religieuse”, estime Abderrahmane Lahlou, dans un entretien accordé à l'hebdomadaire économique.

Si l'analyse des résultats de l'enquête est encore en cours, quelques grandes caractéristiques se dégagent déjà. De nombreuses TPE se disent intéressées par les valeurs religieuses des banques participatives, alors que d'autres, assez nombreuses aussi, déclarent se sentir attirées par l'éthique que véhiculent ces établissements, notamment à travers les produits prévoyant un partage des pertes et des profits et le mécanisme qui favorise la création de richesses économiques réelles en exclusivité.

Enfin, l'enquête démontre qu'il n'y aura pas de cannibalisation du marché de la banque conventionnelle par ces nouveaux arrivants, car la majorité des entreprises intéressées n'est de toute façon pas consommatrice de crédits conventionnels. La banque participative pourra donc explorer un nouveau vivier de clients non bancarisés ou mal bancarisés. Par ailleurs, les entreprises expriment, vis-à-vis des futurs établissements, des exigences relatives aussi bien à la conformité de la Charia qu'aux autres critères usuels de la profession, ce qui était plutôt inattendu.

Par ailleurs, Abwab Consultants va d'ores et déjà lancer une seconde enquête sur les attentes et les comportements bancaires des particuliers vis-à-vis de ces futurs établissements.

Par Sanae El Asrawi
Le 30/09/2016 à 02h09