Union des écrivains du Maroc: insultes et désordre au 19e congrès

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Revue de presseKiosque360. Incroyable, et pourtant vrai. Les hommes de culture et autres intellectuels marocains peuvent aussi perdre la raison et y laisser leurs plumes. L’exemple par le 19e congrès de l’UEM qui s’est transformé en foire d’empoigne.

Le 24/06/2018 à 23h34

Aussitôt ouvert, aussitôt renvoyé sine die à une date ultérieure. Le 19e congrès de l’Union des écrivains du Maroc (UEM), qui s’est ouvert vendredi dernier à Tanger, a mis à nu de profondes divergences au sein de cette corporation, réunissant pourtant la crème des hommes de lettres et intellectuels marocains.

Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 25 juin, c’est la projection d’un documentaire sur le nouveau siège flambant neuf de l’UEM qui a mis le feu aux poudres. En effet, l’ancien président de l’UEM, Hassan Nejmi, y a vu une manœuvre électoraliste de Abderrahim El Allam en vue de rempiler à la tête de la corporation.

Selon Nejmi, le nouveau siège de l’UEM a été construit suite à une demande initiée du temps de la présidence de Mohamed Achaari et dont l’objectif était de doter les écrivains d’un édifice qui leur sied et qui abriterait toutes leurs structures. C’est, ajoute Nejmi, «grâce à un don du roi Mohammed VI que ce nouveau siège a été édifié, et non pas à l’actuelle direction de l’UEM qui veut l’utiliser pour redorer son bilan à des fins électoralistes».

Al Ahdath ajoute que, lors de la séance d’ouverture du congrès de l’UEM, Abderrahim El Allam a été hué par certains membres de l’assistance, qui lui ont demandé de «dégager» au moment où il tentait de prononcer un discours. Une situation de désordre s’ensuivit, avec échanges d’insultes et d'accusations, ce qui a conduit à l’interruption des travaux et leur renvoi à une date ultérieure. Le journal précise que certaines sources ont affirmé qu’un congrès extraordinaire aurait lieu dans quelque six mois.

Pour sa part, Akhbar Al Yaoum de ce lundi estime que de profonds désaccords entre deux clans, l’un soutenant El Allam et l’autre affilié à Nejmi, seraient derrière l’échec du congrès de l’UEM. En effet, les pro-Nejmi mettent en doute le rapport financier présenté par El Allam, rapport qui a été d’ailleurs transféré à la Cour des comptes et à l’Inspection générale des finances pour recevoir, ou non, un quitus. De même, El Allam est accusé de clientélisme, pour avoir «bourré» l’UEM de dizaines de nouveaux adhérents qui n’ont pas la qualité pour ce faire.

Mais la raison finissant toujours par l’emporter, les deux clans ont constitué une commission mixte qui aura pour mission de se pencher sur la tenue du prochain congrès extraordinaire de l’UEM, en vue de l’élection d’un nouveau Bureau exécutif.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 24/06/2018 à 23h34