Festival de Casablanca: journal d’une malédiction

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Tenu d'habitude en juillet, le festival de Casablanca n'a toujours pas eu lieu. Casa Events, chargée de son organisation par la ville de Casablanca, attend l'aval de la mairie. Eclairage.

Le 06/08/2018 à 15h47

Le festival de Casablanca ne pointe toujours pas le bout de son nez. D’habitude organisé en juillet, nous sommes au mois d’août et aucune information ne filtre sur son report ou son annulation.

«Cet événement semble être le cadet des soucis des élus. Il n’est jamais discuté en session du Conseil de la ville. Contrairement aux premières éditions du festival où il faisait souvent polémique, il n'y a actuellement aucun débat sur la question», confie un acteur culturel ayant préféré garder l’anonymat dans une déclaration à le360.

Créé en 2005, ce festival semble être frappé par une sorte de malédiction. Une annulation en 2012, une organisation chaotique en 2013 et une disparition des radars pendant 4 ans entre 2014 et 2017.

Le festival avait tout juste signé son come-back l’année dernière, où son organisation avait été confiée à la société de développement (SDL) Casa Events.

Cette année, d’après une source de la SDL, tout était prêt et la programmation bouclée. Il ne manquait plus que l’aval du Conseil de la ville de Casablanca. Le budget du festival est financé à hauteur de 25% par la ville. Le reste, soit 29 millions de dirhams, provient de levées de fonds contractées auprès de sponsors privés. «Tant que nous n’avions pas l’aval du Conseil de la ville, on ne pouvait pas avancer», ajoute notre source.

En vue d'en savoir davantage sur ce blocage, le360 a essayé de contacter les premiers concernés. En vain. Abdessamad Haiker, premier vice-président du Conseil de la ville, est resté injoignable. Idem du côté du très laconique maire de la ville, Abdelaziz Omari.

Pour les nostalgiques, le festival de Casablanca a connu son âge d’or entre 2005 et 2011. Il était piloté par l’association Forum Casablanca, présidée par Meriem Bensalah Chaqroun pendant une année, puis par Ahmed Ammor et Farid Bensaid avec une équipe artistique chapeautée par Neila Tazi.

«Lorsqu’en 2013, la Willaya de Casablanca nous a informé qu’elle voulait confier la partie artistique à l’entreprise moyen-orientale Rotana, nous nous sommes retirés», se rappelle un ancien membre de la direction artistique. A l’époque, le festival était organisé avec un budget de 25 millions de dirhams, dont une subvention de 11 millions de dirhams, et comprenait 5 scènes en plus d’une programmation musique, cinéma et arts de la rue.

Par Qods Chabaa
Le 06/08/2018 à 15h47