close
le360
  • Politique
  • Economie
  • Société
  • International
  • Culture
  • Médias
  • Sports
  • People
  • Lifestyle
  • Blogs 360
  • courriel
     
  • rechercher
  • العربية
Monde

Quand l’OPEP déjoue les plans de Washington

Par Rachid Achachi le 19/05/2022 à 11h59
Rachid Achachi
© Copyright : DR

Ce sont les monarchies du Golfe, et principalement le géant saoudien, qui donnent le «la» au sein de l’organisation. Car malgré de grandes pressions exercées par Washington pour augmenter les niveaux de production de pétrole, Ryad tient bon jusqu’à présent et refuse de s’y plier.

Après une brève et fragile stabilisation des cours du pétrole autour de 105 $ le baril, ces derniers sont brutalement montés en flèche la semaine dernière. Le cours de ce qu’on appelle communément l’«or noir» est passé de 102 $ le 10 mai à 114 $ le 16 du même mois. Soit une hausse de 12 $ en 6 jours.

 

Même si depuis, les cours ont légèrement baissé, la tendance demeure cependant haussière. Les Marocains l’ont d’ailleurs clairement ressenti au niveau des stations d’essence où les prix ont, des fois, dépassé les 15 DH pour le litre d’essence.

 

Cette hausse en apparence spectaculaire n’est probablement que le prélude d’une symphonie haussière, dont la composition est écrite à plusieurs mains.

 

Premièrement, l’activisme de plus en plus agressif des Etats-Unis en vue d’obtenir un embargo sur le pétrole russe n’est pas de nature à rassurer les marchés. Ces derniers anticipent une pénurie au niveau de certains marchés, principalement en Europe, et traduisent en spéculation à la hausse, faisant ainsi le pari d’un prolongement du conflit en Ukraine et du bras de fer entre Moscou et l’Occident.

 

Deuxièmement, le jeu subtil de l’OPEP. Bien que composée principalement de pays qualifiés d’alliés de Washington (Arabie saoudite, Emirats, Qatar et Koweït), cette organisation comprend également des pays qui lui sont ouvertement hostiles (Iran et Venezuela). Donc, pas la peine de trop s’attarder sur ces derniers. D’autant plus que leur production cumulée (4,5 millions de barils par jour) est inférieure à la moitié de la production saoudienne, qui se situe autour de 11 millions de barils par jour.

 

Ce sont, par conséquent, les monarchies du Golfe, et principalement le géant saoudien, qui donnent le «la» au sein de l’organisation. Car malgré de grandes pressions exercées par Washington pour augmenter les niveaux de production de pétrole, Ryad tient bon jusqu’à présent et refuse de s’y plier.

 

Les raisons sont nombreuses. La première est que cette flambée des cours représente une manne financière considérable pour l’Arabie saoudite. Une manne qu’il est hors de question de sacrifier dans l’immédiat sur l’autel des calculs géostratégiques de Washington. De plus, au sein de l’OPEP+, qui comprend dix autres pays en plus des membres traditionnels, la Russie est le deuxième chef d’orchestre du marché pétrolier mondial. Il est certes vrai que des bras de fer au sujet des quotas de production opposent de temps à autre Ryad à Moscou, mais sur le long terme, leurs intérêts convergent autour de la nécessité de maintenir les cours à des niveaux relativement élevés.

 

Mais la raison la plus subtile réside ailleurs. L’Arabie saoudite voit d’un très mauvais œil le fait de transformer le pétrole en arme géopolitique comme le fait Washington actuellement à l’égard de la Russie. Car demain, ça pourrait être son tour. L’affaire Khashoggi n’est pas si ancienne que cela, et l’administration Biden pourrait exhumer le dossier à nouveau et à n’importe quel moment.

 

De même, la crise énergétique actuelle est de nature à affaiblir l’Occident dans sa globalité. En effet, la Russie tient bon malgré l’avalanche des sanctions, tandis que les économies occidentales, et principalement européennes, vont payer cher, voire très, très cher leur soumission totale aux intérêts et à la stratégie américaine déployée contre la Russie. Car il faut bien le dire, les pays arabes, les pays émergents ainsi que la périphérie (principalement l’Afrique) de cette mondialisation qu’on nous promettait heureuse, semblent en avoir de plus en plus ras-le-bol de l’arrogance, de la prédation et du désir perpétuel d’un Occident qui en a de moins en moins les moyens.

 

Il en résulte qu’un éventuel affaiblissement du monde occidental sur le moyen terme pourrait être vu d’un bon œil par beaucoup de pays qui, cependant, n’osent pas encore l’exprimer clairement.

 

Car après leur retrait d’Irak, puis d’Afghanistan, et leur incapacité à renverser le pouvoir de Bachar Al Assad en Syrie, si les Etats-Unis échouent à nouveau en Ukraine, le statut d’«Hegemon» dont ils bénéficient depuis l’effondrement du bloc soviétique risque d’être considérablement ébranlé.

 

Si les Russes jouent aux échecs en Ukraine, les Etats-Unis sont amenés par la force des choses à jouer au poker en faisant un «all-in», ou pour le dire en français en «faisant tapis». Car ils n’ont d’autres choix que de mettre tous leurs jetons sur la table, au risque de sacrifier l’Europe. Ce qui ne pose fondamentalement pas de problèmes existentiels aux faucons américains, tant que l’Europe entraîne la Russie avec elle dans le gouffre.

 

Si face à la résistance française durant la bataille de Dunkerque en 1940, la propagande allemande disait que «les Anglais se battront jusqu’au dernier Français», il est tout à fait possible de dire aujourd’hui que «les Américains combattront les Russes jusqu’au dernier Européen». En attendant, c’est «jusqu’au dernier Ukrainien» qu’ils le font.

Par Rachid Achachi

LES CONTENUS LIÉS

prev next
  • Rachid Achachi

    L’inflation est-elle russe?

  • Rachid Achachi

    La doctrine «Mohammed VI»

  • Rachid Achachi

    La guerre des «e-titans»

  • Rachid Achachi

    Sahara marocain: allégeance ou souveraineté?

  • Rachid Achachi

    Le Maroc face à la guerre informationnelle

  • Rachid Achachi

    L’étalon-or renaîtra-t-il de ses cendres?

KIOSQUE 360

prev next
  • Congrès national du RNI - Aziz Akhannouch -

    Déblocage imminent du soutien financier destiné aux partis politiques

  • Port Dakhla-Atlantique

    Le port Dakhla Atlantique, un méga-projet stratégique dans sa phase d’exécution

  • marchés publics

    Le gouvernement acte la fin du papier dans les appels d’offres

  • Pêche artisanale

    Pêche maritime: Sadiki fait le bilan de la stratégie Halieutis

  • Le SG de l'UGTM, Enâam Miyara.

    Le prochain Congrès de l’UGTM pourrait destituer Enaam Miyara

  • Croissance Prévisions HCP

    Le HCP prévoit une croissance de +0,8% au troisième trimestre 2022

  • Chambre des conseillers - Parlement - élections

    Retraite des parlementaires: la faillite de la caisse des conseillers attendue en 2023

  • Phosphates

    Balance commerciale: le déficit se creuse, les phosphates sauvent la mise

  • pêcheurs marocains

    Flambée des prix du carburant: les marins pêcheurs de Tanger menacent de faire grève après l’Aïd

  • Tribunal dessin

    Casablanca: prison ferme pour les policiers impliqués dans l’agression d’un serveur à Hay Mohammadi

  • Dounia Boutazout2

    Revue du web. Dounia Boutazout annonce la fin de sa carrière avant de se rétracter

  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6
  • 7
  • 8
  • 9
  • 10
  • 11

Abonnement Newsletter

Saisissez votre adresse email pour recevoir la newsletter du Le360

TOP 360

  • Du Jour
  • De la semaine
  • 1
    Algérie: le régime rate son défilé militaire
  • 2
    Député et membre du Conseil de la ville de Casablanca, Ahmed Brija impliqué dans un grave accident de la circulation
  • 3
    Casablanca: prison ferme pour les policiers impliqués dans l’agression d’un serveur à Hay Mohammadi
  • 4
    Amar Belani ou l’insignifiante «diplomatie» par les «adjectifs»
  • 5
    Le port Dakhla Atlantique, un méga-projet stratégique dans sa phase d’exécution
  • Articles
  • Vidéos
  • Photos
  • 1
    Algérie: le régime rate son défilé militaire
  • 2
    Amar Belani ou l’insignifiante «diplomatie» par les «adjectifs»
  • 3
    Député et membre du Conseil de la ville de Casablanca, Ahmed Brija impliqué dans un grave accident de la circulation
  • 4
    La ville de Nador sera dotée d’une zone franche
  • 5
    Covid-19 au Maroc: hausse inquiétante du nombre de cas admis en réanimation
  • 1
    Dar Lkabranate-EP-15. Il n'y a pas de mauvaise pub pour Chengriha
  • 2
    Découvrez Terra Bouskoura, l’ensemble résidentiel qui allie luxe, confort et nature
  • 3
    L'Université Euromed de Fès célèbre ses 700 lauréats
  • 4
    Teaser. Grand Format-Le360. Entretien avec Khalid Ait Taleb, ministre de la Santé et de la protection sociale
  • 5
    Les secrets de beauté du safran, l’or rouge du Maroc
  • 1
    Assaut sur Melilia: les premières images du drame de Nador
  • 2
    Terra Bouskoura, un ensemble résidentiel alliant raffinement et douceur de vivre, au cœur de la ville verte
  • 3
    Ouverture de la conférence internationale «Dialogue de Tanger»
  • 4
    Exposition: aux Beaux-Arts de Paris, Chaumet donne carte blanche au directeur botanique du Jardin Majorelle de Marrakech
  • 5
    Paris: le patrimoine préhistorique marocain à l'honneur à l'UNESCO

Sondages 360

Stress hydrique: faut-il maintenir les espaces verts au bord des routes arrosés?

Oui
51%
51%
Non
40%
40%
Sans avis
8%
8%

Le360 en un clic

  • Politique
  • Economie
  • Société
  • International
  • Culture
  • Médias
  • Automobile
  • Sports
  • People
  • Lifestyle
  • Qui sommes-nous?
  • FAQ
  • Mentions légales
  • Contact
  • Publicité
  • Site Map
  • Coronavirus Maroc
  • Application Mobile
  • Version mobile
  • Archives
  • Nos liens

Suivez-nous !

  • facebook
  • twitter
  • youtube
  • linkedin
  • Instagram

Abonnement Newsletter

Saisissez votre adresse email pour recevoir la newsletter du Le360

le360 © Web News / le360.ma / Tous droits réservés