Violence contre des femmes: plus 23.000 affaires devant la justice en 2021

Mohamed Elkho-Le360

Revue de presseKiosque360. Malgré l’entrée en vigueur depuis 2018 d’une loi relative à la lutte contre la violence à l’égard des femmes, ce phénomène est encore très répandu. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghrbia.

Le 28/09/2022 à 20h14

Les violences faites aux femmes est un véritable fléau social qui ne cesse de prendre de l’ampleur d’année en année. C’est d’ailleurs un constat qui a été relevé par la présidence du Parquet général. Ce qui en dit long sur son ampleur, étant donné, et tout le monde en convient, que les affaires qui arrivent devant la justice ne représentent que la partie visible de l’iceberg.

Et justement, le chiffre avancé par le président du Parquet général, cité par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 29 septembre, est pour le moins inquiétant. Rien qu’en 2021, le ministère public a traité pas moins de 23.879 affaires relatives aux violences faites aux femmes, affirme ce responsable. Moulay El Hassan Daki, qui intervenait lors d’une session de formation, organisée mercredi à Marrakech, sur le renforcement du rôle du ministère public dans la protection des femmes, a souligné à cette occasion que ce chiffre interpelle tous les acteurs concernés et les incite à redoubler d’efforts pour cerner les causes de cette violence.

«La violence faite aux femmes constitue une entrave à la réalisation de la paix sociale. Jusque-là le législateur a fait son travail. La loi 103-13 relative à la lutte contre la violence à l’égard des femmes, entrée en vigueur en 2018, est en effet, une révolution dans l’arsenal juridique marocain. Elle a permis au Royaume de disposer d’un cadre juridique complet pour lutter contre la violence à l’égard des femmes sous toutes ses formes», souligne Daki.

Manifestement cela n’a pas endigué ce phénomène. Pourtant, assure le haut responsable du Parquet, le ministère public a bien œuvré par tous les moyens en sa disposition pour en assurer la pleine application. C’est ainsi, explique le quotidien toujours en citant le président du Parquet, depuis l’entrée en vigueur de cette loi, le ministère public a adressé des circulaires au parquet près des différents tribunaux du Royaume incitant les procureurs du roi à mettre en œuvre toutes les nouvelles dispositions prévues par cette loi et surtout à veiller à leur bonne application.

Ces magistrats ont été également encouragés à noter toutes les problématiques qu’ils auront rencontrées dans l’interprétation et l’application des dispositions de cette loi. Des journées d’informations ont également été organisées autour de ce nouveau texte, avec pour finalité une meilleure protection, et surtout une protection plus efficace, des femmes contre toute forme de violences.

Plus encore, comme le souligne son président, la conception du Parquet général de la violence faite aux femmes est large et englobe également la question du mariage des mineur qui, affirme El Hassan Daki, est considéré comme une forme de violence contre la femme. C’est une violation, précise-t-il, du droit des jeunes filles à leur épanouissement moral et à la construction de leur personnalité.

C’est pour cela que le Parquet général, poursuit le quotidien, a fait de la lutte contre le mariage précoce une de ses priorités. Les procureurs du roi à travers le pays ont été mobilisés dans ce sens. Ce qui s’est traduit par une augmentation nette du nombre de rejets de demandes de mariage de mineurs. Le nombre de requêtes rejetées est ainsi passé de 12.773 en 2020 à 20.200 l’année suivante.

Par Amyne Asmlal
Le 28/09/2022 à 20h14