Vidéo. Environnement: Témara croule sous les ordures, 300 tonnes déversées chaque jour

Si rien n'est fait rapidement, une véritable catastrophe environnementale se prépare à Témara, à quelques kilomètres à peine de la capitale. Le360 a parcouru ses différentes rues, ruelles et avenues, et a pu filmer un spectacle désolant.

Des tonnes d'ordures jonchent actuellement les principales avenues de la cité. En effet, sur près 600 tonnes de déchets que génèrent ses habitants quotidiennement, 300 tonnes ne sont actuellement plus ramassés, et s'entassent, grossissant à vue d’œil chaque jour... Depuis à présent cinq jours. Le tout, en plein ramadan, période de grande consommation, et donc de multiplication des déchets jetés par les habitants.

Ce problème potentiellement explosif, par ses conséquences sur l'environnement et sur la santé des habitants, est dû au départ précipité de l'ancien gestionnaire délégué, Mecomar, en charge du ramassage des déchets de Témara. En attendant l'arrivée du nouvel opérateur, Ozone, la moitié des déchets de la ville s'amoncellent inexorablement sur ses trottoirs, avenues et carrefours.

Le phénomène est particulièrement constaté dans les quartiers les plus pauvres de Témara, ville densément peuplée à cause de la modicité de ses loyers, comparés à ceux de la capitale. Et c'est surtout à proximité d'un grand bidonville longeant une forêt de chênes liège, à l'Est de cette cité-dortoir, que le sort des riverains devient réellement préoccupant. Ici, ce sont de véritables "collines" de déchets qui s'amoncellent.

Dans ce lieu de désolation, se sont donné rendez-vous des chiens et des chats errants, bien évidemment accompagné de rats. Sans compter les mouches et autres moucherons, qui pullulent...

Les habitants, dépassés et impuissants, imputent la responsabilité de ce grave problème à la municipalité.

Quant au premier vice-président de la commune, un élu du PJD, Abdelaziz El Ayed, lui préfère accuser la société de ramassage des ordures de Témara, Mecomar, qui n'aurait pas "respecté" ses engagements jusqu'au bout, selon les termes du contrat qui la lie à la ville. "Cet opérateur s'est retiré sans crier gare, en prétendant ne pas diposer de fonds pour son fonctionnement", explique-t-il, interviewé par Le360.

Une version des faits qui ne plaît pas à tous. A commencer par l'un des conseillers municipaux, Kamal Karim Eddine, un élu du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) ou encore par Itimad Zahidi, la représentante du Rassemblement National des Indépendants (RNI) à Témara, une transfuge dans ce parti, et ancienne élue du PJD, qui vient d'ailleurs d'en claquer la porte avec fracas. Tous deux critiquent sans mâcher leurs mots la gestion de la commune, qu'ils jugent "mauvaise".

En attendant, les habitants souffrent de devoir circuler devant de nauséabondes ordures qui s'entassent sous leurs yeux dans l'espace public. Devant l'urgence de la situation, la nouvelle société de ramassage, Ozone, s'est engagée à prendre ses fonctions dans les tous prochains jours, et à effacer le spectacle désolant qu'offre Témara depuis cinq longues journées. Il leur faudra du courage.