Un homme à "vendre" à Béni Mellal

M.B. a entamé sa troisième semaine de sit-in dans la rue.

M.B. a entamé sa troisième semaine de sit-in dans la rue. . DR

Revue de presseKiosque360. L’image est choquante. Un homme portant des chaînes autour des poignets et une pancarte sur la poitrine avec l’inscription "à vendre". Retour sur l’histoire d’un citoyen miné par le désespoir.

Le 23/03/2014 à 22h56

Dans la presse internationale, on trouve souvent des nouvelles insolites de ressortissants étrangers qui proposent des organes à vendre à cause de leur extrême pauvreté. Au Maroc, le cas de M.B, marchand ambulant de son état, fait désormais la Une des quotidiens arabophones après avoir enflammé les réseaux sociaux. Selon Akhbar Al Yaoum, ce père de famille de Béni Mellal, qui aurait été persécuté par les agents d’autorité et dont la maigre marchandise aurait été réquisitionnée à maintes reprises, a opté pour cette forme extrême de protestation en dernier recours.

Dénoncer la "hogra"

L’homme a commencé par une grève de la faim de 48 heures avant d’observer un sit-in ouvert dans la rue avec sa femme et sa fille de 3 ans. N’ayant plus de ressources, il a accroché sur sa poitrine une pancarte sur laquelle il a écrit "à vendre" dans un geste qui en dit long sur son désespoir. Les choses ne s’arrêteront probablement pas à ce niveau, à en croire Annass qui signale que M.B a promis de passer à des formes de protestation sans précédent pour dénoncer la "hogra" dont il fait les frais lui et sa petite famille, et l’indifférence des autorités locales. Le quotidien affirme que la seule revendication de cet homme, et qu’il juge légitime, est que les autorités cessent de le poursuivre et de lui confisquer sa marchandise.

Occupation de l’espace public

En fait, M.B n’est pas le seul. Ils sont des milliers de marchands ambulants à être poursuivis et dépossédés chaque jour de leurs marchandises par les agents d’autorité. Mais à voir l’anarchie qui règne dans l’espace public occupé de manière sauvage, la perturbation de la circulation et la quantité de détritus que des commerces comme celui des légumes, celui des poissons n’en parlons même pas, engendrent et qui sont laissés au bord de la route… on est en droit de s’interroger sur la légitimité de l’action de M.B et ses semblables.

Par Fatima Moho
Le 23/03/2014 à 22h56