Tcharmil: Des "victimes" de relooking témoignent

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Revue de presseKiosque360. Selon des témoignages, les forces de l’ordre mèneraient une campagne pour relooker les "machrmlin". La version du ministère de l'Intérieur.

Le 15/04/2014 à 10h06

Le quotidien Assabah révèle, dans son édition à paraître mardi 15 avril, le témoignage de plusieurs personnes qui seraient "victimes d’un relooking forcé de la part des forces de l’ordre de Casablanca". Selon le journal, "celles-ci mèneraient une campagne dans les quartiers populaires ciblant les individus suspectés d’appartenir au mouvement "Tcharmil", ou ayant des coiffures bizarres, en leur coupant les cheveux". Assabah rapporte le témoignage d’un jeune : "Au départ, j’ai été arrêté pendant 48h avant qu’on me relâche car ils se sont rendu compte que je n’avais aucun rapport avec ledit mouvement. Quelques jours après, en passant devant un collège, je croise une estafette de police, ainsi que des agents des forces auxiliaires. Nous étions plusieurs à nous faire couper les cheveux, ce jour-là, devant le collège Al Idrissi du quartier Hay Hassani".

"En réalité, il ne s’agit pas d’une coupe spéciale, mais ils font en sorte de couper les cheveux n’importe comment pour que tu sois obligé d’aller chez le coiffeur après. J’aurait préféré qu’ils m’arrachent le cœur au lieu de me couper mes cheveux", précise la même source. Assabah cite également un acteur associatif du même quartier, qui rapporte des faits similaires survenus sur la plage de Aïn Diab. "Des policiers en civil, ainsi que des agents des forces auxiliaires ont surpris un groupe d’adolescents sur la plage. Ils leur ont coupé une partie des cheveux".

Info ou intox?

Interpellée sur le sujet, la députée Nabila Benomar (PAM) a déclaré qu’elle poserait une question écrite, dans ce sens, au ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad. La parlementaire estime que "cette campagne est une atteinte aux libertés individuelles, puisqu'au Maroc il n’existe pas une règle type pour le code vestimentaire ou la coupe de cheveux". Interrogé par Assabah, un haut responsable à la préfecture de police de Casablanca a nié ces faits ou toute campagne du genre. Info ou intox ? Cette question sera certainement au menu des débats au Parlement. En attendant d'en avoir le coeur net, une chose est sûre : les forces de l'ordre se mobilisent pour mettre de l'ordre.

Par Meriama Moutik
Le 15/04/2014 à 10h06