L’organisation Alternatives pour l’enfance et la jeunesse, une ONG marocaine très active dans le domaine de la protection de l’enfance, a mis à profit la Journée mondiale de lutte contre le tabagisme pour adresser plusieurs recommandations au gouvernement afin de prendre des mesures efficaces contre le tabagisme.
Dans son édition du vendredi 2 juin, le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia présente une série de mesures préconisées afin de lutter contre le tabagisme. Ces campagnes doivent se généraliser à toutes les régions du pays et concerner toutes les catégories socioprofessionnelles.
Pour faire face à la dangereuse montée du tabagisme chez les jeunes en milieu scolaire, de nombreuses mesures «coercitives» doivent être prises par le gouvernement pour rendre plus efficace la lutte contre ce fléau qui fait chaque année plus de 8 millions de morts à travers le monde. Ainsi, selon cette ONG, le cadre juridique encadrant la lutte contre le tabac se doit d’être plus dissuasif, tant au niveau de l’interdiction de fumer dans les lieux publics que dans les institutions scolaires ou les lieux du travail, sans oublier les immeubles et autres habitations collectives.
En plus d’exiger des sanctions fermes à l’encontre des contrevenants à cette loi, l’ONG propose une plus forte taxation sur le tabac. Les produits de ces taxes doivent être consacrés à la prévention du tabagisme et au traitement médical de ses effets. Dans ce cadre, la gratuité de l’accompagnement psychologique et le traitement médical du sevrage tabagique doivent être garantis.
D’autre part, l’ONG ne semble pas satisfaite de l’action du gouvernement quant à la mise en œuvre des politiques visant à mettre fin à la publicité au profit des produits du tabac, particulièrement en direction des jeunes. Il est ainsi demandé à l’exécutif d’être plus ferme dans ce domaine, et de coopérer en ce sens avec les organisations internationales comme l’Organisation mondiale de la santé, mais aussi avec les ONG, locales ou étrangères, et tout autre partenaire ad hoc, en vue d’assurer une bonne coordination dans la lutte contre le tabagisme.
Al Ahdath rappelle, sur la base des chiffres les plus récents du ministère de la Santé, que la prévalence du tabagisme au Maroc est de 13.4% pour les adultes âgés de plus de 18 ans, dont 26,9% sont des hommes et 0,4% des femmes. Pour la catégorie des 13 à 15 ans, la prévalence du tabagisme est de 6% alors qu’environ 35,6% de la population est exposée au tabagisme passif.
C’est dire que les recommandations de l’Organisation Alternatives pour l’enfance et la jeunesse s’expliquent par le fait que tous les moyens dissuasifs utilisés jusqu’à présent pour réduire le tabagisme semblent avoir échoué. En tout cas, elles n’ont pas pu empêcher le nombre de fumeurs de continuer à augmenter d’une année à l’autre au Maroc, où le tabagisme est la cause de 46 décès par jour, soit 17.000 par an.