Kénitra: la BNPJ enquête sur une cession de lots dans la zone industrielle

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Revue de presseSur la liste des personnes ayant bénéficié de lots de terrain figurent des hommes politiques, des parlementaires et des élus locaux. Aucun parmi eux n’y a monté un quelconque projet industriel. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 05/05/2023 à 22h45

La Brigade nationale de la police vient d’ouvrir, sur ordre du Parquet, une enquête qui porte sur une affaire de spéculation immobilière sur des terrains industriels à Kénitra. Le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 6 et 7 mai, tout en affirmant avoir déjà attiré l’attention sur un réseau d’intermédiaires qui s’activent dans ce genre d’affaires, souligne qu’il s’agit de terrains destinés initialement, et exclusivement, à des unités industrielles.

C’est ainsi que pour démarrer son enquête, explique le quotidien, la BNPJ s’est adressée en premier à l’actuel président du conseil de la ville. Ce dernier a été invité à fournir aux enquêteurs la liste complète des personnes physiques et morales ayant bénéficié de lots dans cette zone industrielle ainsi que les PV de réunions des commissions chargées de mener les affectations de terrains. Les enquêteurs ont également demandé à voir le cahier des charges relatif à cette zone.

Sans véritable surprise, les membres de la BNPJ ont pu relever sur les listes fournies par le président de la commune, des noms d’hommes politiques, de parlementaires et d’élus locaux dont la plupart, sinon la totalité, n’ont jamais lancé un quelconque projet. Et ce, bien des années après cette opération d’affectation.

Il est clair, estime le quotidien, que pour eux, il s’agit d’une sorte de rente, ni plus ni moins. Ils acquièrent ces terrains pour pouvoir les revendre à prix fort, ou les donner en location, aux véritables investisseurs en quête de terrains industriels pour monter leurs projets.

Bien sûr, ce sont des pratiques qui, tout en entravant l’investissement, ne sont pas pour plaire aux porteurs de projets et investisseurs potentiels. En effet, poursuit le quotidien, c’est un investisseur, excédé par ce genre de pratique, qui a finalement décidé de porter plainte. L’intéressé avait, en effet, entamé une procédure d’acquisition d’un lot de terrain auprès d’un opérateur de leasing dans la zone industrielle. Il a versé un acompte, mais l’opération n’a pas été finalisée. D’autres personnes, des intermédiaires, sont entrées en lice et la vente a été avortée. Le plaignant s’est donc adressé à la justice pour obtenir la conclusion de la vente.

Cela dit, souligne le quotidien, c’est une pratique courante, des intermédiaires font jouer leurs connaissances au sein de l’administration pour obtenir des lots de terrain à prix modique dans les zones industrielles. Ils les gardent intacts pendant quelques années, puis les cèdent à des prix mirobolants. C’est ainsi que certaines personnes connues de la ville se sont enrichies de cette manière.

Ce qui a d’ailleurs poussé le ministère de l’Industrie à intervenir pour mettre fin à ces pratiques. Les cahiers des charges relatifs aux opérations de cession de terrains industriels comportent désormais des clauses contraignantes. Les lots acquis, ou loués, doivent obligatoirement servir pour abriter des unités industrielles dans les conditions exigées. Au cas contraire, les bénéficiaires s’exposent à de lourdes amendes.

Par Amyne Asmlal
Le 05/05/2023 à 22h45

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