C’est au cours d’une conférence de presse que l’Association marocaine des droits des victimes (AMDV), une ONG qui regroupe des avocats, des défenseurs des droits humains et des acteurs de la société civile, a répondu aux fausses informations contenues dans les rapports de plusieurs ONG internationales quant aux raisons des condamnations récentes de journalistes.
«Les trois journalistes Taoufik Bouachrine, Omar Radi et Soulaimane Raissouni ont été condamnés pour des crimes de droit commun tels que des viols et des agressions sexuelles contre des victimes et non pas, comme le prétendent les rapports de ces ONG, pour leurs opinions politiques et journalistiques», a martelé la présidente de l’Association marocaine des droits des victimes (AMDV), Aïcha Kelaâ, avocate au barreau de Casablanca et militante des droits de l’homme.
«Les victimes ont le droit absolu de se défendre et les accusés ont joui de procès justes, équitables», a-t-elle affirmé, en rappelant que la justice au Maroc est indépendante de l’Exécutif. «Il y a des pays démocratiques, comme la France, où cette indépendance n’est pas garantie», a lancé cette avocate de renom devant de nombreux journalistes.
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La présidente de l’association a aussi torpillé l’allégation de Reporters sans frontières selon laquelle ces trois journalistes, ainsi que Maâti Monjib, ont été poursuivis et condamnés pour leurs opinions politiques. «Maâti Monjib a été puni pour blanchiment d’argent et les autres pour avoir agressé sexuellement plusieurs femmes, ainsi qu’un homme. Les rapports de la justice contiennent des preuves accablantes», a poursuivi Aïcha Kelaâ, affirmant sa disposition à rendre publiques ses preuves.
Sa collègue, avocate elle aussi, Fatima Zohra Chaoui, a enchaîné en regrettant le fait que la justice n’ait pas accordé la totalité de leurs droits aux victimes de ces agressions. «Nous attendons toujours que les droits sociaux pour préjudices subis par ces victimes soient reconnus et accordés par la justice», a-t-elle estimé.
Pour sa part, Hafsa Boutahar a fustigé l’indifférence des ONG internationales et des médias à l’égard des accusations de viol qu’elle a portées contre le journaliste Omar Radi. «Ces ONG, dont Reporters sans frontières, ont ignoré mes témoignages et ma plainte concernant le viol dont j’ai souffert en tant que femme journaliste», a-t-elle déclaré lors de la conférence de presse.
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Le professeur universitaire de droit et politologue, Mustapha Sehimi, a épinglé dans cette affaire les rapports de Reporters sans frontières et celui d’un groupe de sénateurs américains. «Ce sont des rapports politiques rédigés volontairement contre le Maroc», a-t-il affirmé.
«Celui des sénateurs a été chapeauté par une personne d’origine cubaine qui est hostile à la souveraineté du Maroc sur ses provinces sahariennes», a précisé le politologue. «En plus, le rapport reprend mot pour mot le rapport de Reporters sans frontières», a ajouté Mustapha Sehimi.
«Ce type de rapport biaisé et fallacieux est devenu une rente commerciale qui profite (financièrement) aux auteurs de ces rapports», a-t-il martelé avant de s’interroger sur «l’indulgence, voire la complaisance» qui ont été accordées à l'Algérie au vu de son bon positionnement par rapport au Maroc dans le classement du respect de la liberté d’expression et de la presse.
«Comment accorder à l’Algérie la 134e place, devant le Maroc, alors que le régime d’Alger emprisonne encore 23 journalistes après avoir fermé plusieurs journaux et sites électroniques», a questionné ce chercheur. Il a également rappelé les avancées qu’a réalisées le Royaume en matière de démocratie et de droits de l’homme.
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