Fatima Regragui, ou quand l'amour rend l'âme

«Elle était capable de passer du rire aux larmes, de la tragédie à la comédie, sans jamais donner l’impression de jouer, encore moins de sur-jouer», écrit le quotidien L’Opinion dans sa dernière livraison, dans un portrait dédié à la talentueuse Fatima Regragui, qui a tiré sa révérence le 2 août. La défunte était «Un personnage de roman que seule sa vie a su narrer. Elle parlait d’amour et de dévouement avec dévouement et amour», souligne l’auteur de l’article avant de revenir sur le parcours artistique de la comédienne.

Il s’agit d’un parcours riche ayant servi la cause de la femme marocaine en lui balisant la voie dans ce domaine créatif. C’était dans les années cinquante, rappelle le quotidien, que la comédienne a pris «la dramaturgie par les cornes en intégrant la troupe «Attajdid Al Masrahi» dans laquelle trônent quelques calibres et icônes en devenir tels Larbi Doghmi et Abdelkader Benslimane».

Par la suite, elle rejoint la troupe Maâmoura où évoluent des fers de lance: Tayeb Seddiki, Ahmed Tayeb Lalej, Mohamed Afifi, Larbi Yacoubi, Farid Benmbarek, Ahmed El Alaoui… Après la dissolution de la troupe en 1974, les portes du théâtre national Mohammed V s’ouvrent à la comédienne qui fait équipe avec Aziz Mouhoub, Nezha Regragui, Mohamed El Jem ou Malika El Omari.

Elle a également goûté au théâtre radiophonique sous la houlette du prolifique Abdellah Chakroune. A l’étranger, l’artiste a brillé en 1958 dans la salle Sarah Bernhardt à Paris dans la pièce «Mrid Khatrou» (Malade à sa guise) d’Abdessamad Kenfaoui. Ses talents la conduisent également au cinéma dans les années soixante où elle était à l’affiche du court métrage «Pour survire» de Larbi Bennani et du long métrage «Soleil de printemps» de Latif Lahlou. Dans les années 2000, poursuit le quotidien, la comédienne a été sollicitée par Hassan Benjelloun pour son téléfilm «Yamna» et Mohamed Ismail dans «Adieu mères».

A l’international, l’actrice a également fait des apparitions, notamment en 1982 dans le film italien «Derrière la porte» réalisé par Liliana Cavanti et en 2007 dans «Détention secrète» de Gavin Hood.

Bref, la défunte a brillé de mille feux tout au long de sa vie artistique. Née le 15 février 1941, feue Fatima Regragui a tiré sa révérence le lundi 2 août pour rejoindre ses compagnons de route, Tayeb Seddiki, Ahmed Tayeb Lalej, Mohamed Afifi, Mahjoub Raji, Larbi Yacoubi et Farid Benmbarek.