Enseignement: les grèves qui se multiplient font planer le spectre d’une année blanche

Manifestation dans la nuit du samedi 23 mars 2022 d'enseignants contractuels, à Rabat.

Manifestation dans la nuit du samedi 23 mars 2022 d'enseignants contractuels, à Rabat. . DR

Revue de presseKiosque360. Suite aux grèves entamées par les professeurs et les enseignants contractuels, l’opinion publique s’inquiète devant la possibilité d’une année scolaire blanche.

Le 05/04/2021 à 21h23

Les profs sont en colère, le disent haut et fort, et font planer, par leurs revendications, le risque d'une année blanche à leurs élèves. Les cours ont en effet de nouveau été suspendus ce lundi 5 mars 2021 dans la majorité des établissements scolaires, suite au mot d'ordre d'une grève nationale lancé par une coordination syndicale tripartite. C'est la deuxième du genre, en moins de deux semaines. Les professeurs contractuels, qui dépendent des académies régionales où ils enseignent ont annoncé, eux, une grève de quatre jours, accompagnée de deux manifestations, prévues le 6 et 7 avril, malgré le contexte sanitaire. 

C’est en tout cas ce qu’indique le quotidien Assabah dans sa livraison de ce mardi 6 avril. D’après le quotidien, la coordination tripartite -composée du Syndicat national de l’enseignement, de la Fédération libre de l’enseignement et de la Fédération nationale de l’enseignement-, a tenu une grève nationale, qu’elle considère comme “alarmante”. Son objectif: réaffirmer que la dignité des professeurs prévaut, revendiquer la mise en application des accords conclus, et exhorter le ministère à ouvrir un dialogue d'autres revendications.

Dans un communiqué cité par Assabah, cette coordination tripartite explique ainsi que ses revendications sont “légitimes” pour les femmes et les hommes de l'enseignement. La coalition dénonce par ailleurs le silence, jugé “négatif”, du ministère de l’Education nationale, et, avec lui, celui de l’ensemble des composantes du gouvernement. “Comme si leur but [les responsables, Ndlr] était d’étouffer davantage un secteur dynamique à des fins politiciennes dont on ignore les motivations”, poursuit le communiqué. 

Les signataires de ce communiqué regrettent par ailleurs que la situation actuelle contraste avec la volonté affichée d'une réforme pédagogique dans le cadre de la mise en œuvre de la loi-cadre de l’enseignement. Selon cette coordination syndicale, les différentes formes revendicatives prônées par les enseignants ont été réprimées par la violence, au lieu de l'instauration d'un dialogue. Dans ce sens, cette coordination syndicale met en garde contre le silence observé par le ministère de tutelle et le gouvernement, et brandit la menace de formes revendicatives plus importantes.

Pour l’heure, ni le ministère de l’Education nationale, ni les associations de parents d’élèves n’ont encore officiellement réagi à la multiplication des grèves qui ont lieu en ce moment même dans les établissements scolaires. De leur côté, les autorités de la wilaya de la région de Rabat-Salé-Kénitra ont annoncé l’interdiction de tout attroupement ou rassemblement sur la voie publique, afin d'éviter toute violation des dispositions de l’état d’urgence sanitaire.

Par Khalil Rachdi
Le 05/04/2021 à 21h23