Enseignement: Le rapport du CNDH qui interpelle

Rachid Belmokhtar, ministre de l'Education nationale.

Rachid Belmokhtar, ministre de l'Education nationale. . DR

Revue de presseKiosque360. Dans l’attente des recommandations finales que le Conseil supérieur de l’éducation soumettra au roi, le CNDH a fait les siennes. Il a relevé de nombreuses défaillances dans le système d’enseignement marocain.

Le 12/02/2015 à 01h44

Dans son édition de ce jeudi 12 février, Akhbar Al Yaoum souligne que le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a dévoilé le contenu de son nouveau mémorandum consacré au diagnostic du système de l’enseignement au Maroc et aux solutions proposées pour résoudre les difficultés enregistrées dans l’étape actuelle.

Dans son rapport, le CNDH estime que l’inégalité dans l’accès à l’enseignement, notamment pour les enfants issus des quartiers marginalisés ainsi que les handicapés, constituent l’un des obstacles majeurs au développement de notre système éducatif.

Rappelant les différents engagements nationaux et internationaux du royaume, le Conseil considère que l’école marocaine est «un espace pour la reproduction des disparités sociales, et ne contribue pas suffisamment au renouvellement des élites», ajoute le journal.

Parmi les points noirs du système d’enseignement, reste, sans nul doute, l’enseignement primaire où plusieurs intervenants interfèrent sans coordination. Ceci outre l’adoption de pratiques pédagogiques contradictoires qui se répartissent entre les modes d’enseignement traditionnel (msid/koutab) et les méthodes pédagogiques modernes suivies par certaines grandes écoles et destinées aux couches moyennes et aisées, ce qui entraine une disproportion entre l’enseignement des couches défavorisées est celui dispensé aux riches.

Ce décalage entre les deux types d’enseignement se traduit clairement dans les modes d’enseignement, le contenu pédagogique, la langue utilisée dans la communication et la capacité d’accueil, a constaté le CNDH. L’instance ajoute que ces disparités enregistrées au niveau de l’enseignement primaire s’aggravent de plus en plus dans les régions rurales qui connaissent une marginalisation des filles, outre que l’enseignement primaire se limite aux «katatib». Et de conclure que, en l’absence d’une politique en mesure de mettre en place un concept moderne de l’enseignement primaire adapté aux besoins des enfants et aux exigences du contexte social actuel, l’enseignement demeurera soumis à la logique de Malthus, qui ne fait que reproduire les disparités sociales.

Le Conseil a également présenté des propositions visant à développer un «enseignement primaire unifié» ciblant l’enfance de façon précoce et qui sera généralisé de façon graduelle à l’enseignement obligatoire entre 4 et 15 ans, estimant que la généralisation de l’accès à l’enseignement dans les régions rurales requiert une réforme globale.

Autre inconvénient du système de l’enseignement : l’absence de qualité notamment le «décalage linguistique» entre les élèves des écoles publiques, ceux des écoles privées et ceuyx de la mission française. Selon le rapport susmentionné, ce décalage existe entre la langue maternelle (la darija et l’amazigh) et les langues de la lecture et de l’écriture (l’arabe classique et le français).

Par Samir Chennaoui
Le 12/02/2015 à 01h44